La Fashion Week de Paris colorée par le scandale et le chagrin


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Paris (AFP)- La Fashion Week de Paris a été lancée lundi avec des touches de scandale et de chagrin, alors que Balenciaga tente de dépasser les récentes controverses tandis que Vivienne Westwood et Paco Rabanne organisent leurs premiers défilés depuis la mort de leurs fondateurs.

La semaine de la mode féminine dans la capitale française couronne un mois de février mouvementé pour le monde de la mode, après New York, Londres et Milan.

Tous les yeux sont rivés sur Balenciaga, dont la séquence s’est terminée brusquement à la fin de l’année dernière avec une campagne publicitaire spectaculairement irréfléchie qui semblait faire référence à la maltraitance des enfants, mettant en vedette des enfants avec des sacs en peluche qui avaient des clous et des harnais entourés d’articles pour adultes, y compris des verres à vin.

Balenciaga a également dû couper les ponts avec Kanye West – qui a posé pour son dernier défilé à Paris en septembre – après les commentaires controversés du rappeur sur les Juifs.

Les scandales ont touché le fond. Couplé à une crise chez Gucci, la société mère Kering a vu ses revenus chuter de 7% au quatrième trimestre.

S’excusant abondamment dans les pages de Vogue, le directeur créatif de Balenciaga, Demna, a juré d’abandonner son approche provocatrice et de revenir à l’essentiel lors de l’émission de cette semaine dimanche.

L’excentrique designer espagnol Paco Rabanne est décédé au début du mois © FRANÇOIS GUILLOT / AFP

« J’ai décidé de revenir à mes racines dans la mode ainsi qu’aux racines de Balenciaga, qui fabrique des vêtements de qualité, et non de l’image ou du buzz », a-t-il déclaré.

On s’intéresse également à la façon dont Schiaparelli, dirigé par le designer américain Daniel Roseberry, suit son défilé de haute couture accrocheur en janvier, lorsque l’utilisation de fausses têtes d’animaux a fortement divisé le public.

Spectacles posthumes

Avant cela, la journée d’ouverture était centrée sur les jeunes créateurs, pour qui le développement durable est désormais une seconde nature.

« Je ne veux pas entrer dans le cercle vicieux de la mode dont nous avons tous peur », a déclaré Shanon Poupard, l’une des 25 étudiantes de l’Institut français de la mode participant à la présentation de lundi.

Ses tricots, avec des motifs de bombes, de cœurs brisés et de nuages ​​​​de champignons nucléaires, parlent d’une génération en permanence à l’écoute de l’apocalypse – et elle veut rejoindre une grande maison de couture « pour faire partie du changement ».

Les jeunes sont suivis mardi par de gros frappeurs dont Christian Dior et Saint Laurent.

Mercredi voit le premier spectacle de la maison de Paco Rabanne depuis sa mort à l’âge de 88 ans au début du mois.

Et le premier défilé Vivienne Westwood depuis la mort de la dame en décembre aura lieu samedi. Les créations de sa marque ont été supervisées par son veuf, Andreas Kronthaler, pendant plusieurs années.

Pierre Cardin revient également au calendrier officiel pour la première fois depuis 25 ans, suite au décès de son fondateur fin 2020.

La nouvelle collection a été composée par l’équipe interne de la marque plutôt qu’en collaboration avec un designer extérieur, afin de ne pas « déformer Pierre Cardin », a expliqué à l’AFP le directeur Rodrigo Basilicati-Cardin.

Les fashionistas sont également ravies de voir la première collection du jeune designer français Ludovic de Saint Sernin dans son nouveau rôle au sein de la maison belge Ann Demeulemeester, auparavant connue pour son esthétique minimaliste et monochrome.



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