La Fed maintient sa décision de relever son taux directeur d’un quart de point malgré les turbulences bancaires

La Réserve fédérale des États-Unis prolonge sa lutte contre l’inflation

La Réserve fédérale des États-Unis a prolongé mercredi sa lutte d’un an contre une inflation élevée. Elle a augmenté son taux directeur d’un quart de point, malgré les craintes que des taux d’emprunt plus élevés pourraient aggraver les turbulences qui ont saisi le système bancaire. Cette décision politique est favorable à la maîtrise de l’inflation. Mais elle soulève de nombreuses questions quant aux possibles conséquences sur l’économie. Quelle pourrait être l’impact de ces mesures sur les banques, les entreprises et les consommateurs?

Des initiatives mises en place pour apaiser les turbulences financières

La banque centrale américaine soutient que le système bancaire américain est solide et résilient. Dans le même temps, elle a averti que le bouleversement financier résultant de l’effondrement de deux grandes banques est susceptible d’entraîner un resserrement des conditions de crédit. Cette situation pourrait, à son tour, peser sur l’activité économique, l’embauche et l’inflation. Pour éviter ces turbulences, la Fed a mis en place des initiatives telles que des programmes de prêts d’urgence. Elle a également décidé de couvrir les dépôts non assurés dans les deux banques américaines en faillite. Toutefois, les économistes craignent que de nombreuses banques de taille moyenne et petite, afin de conserver leur capital, deviennent plus prudentes dans leurs prêts. Un resserrement du crédit bancaire pourrait, à son tour, réduire les dépenses des entreprises. Cela pourrait également rendre plus difficile pour les consommateurs d’obtenir des prêts automobiles ou autres.

Une possible récession

La succession de hausses de taux de la Fed a accru le risque de récession. Les traders de Wall Street parient qu’une économie plus faible obligera la Fed à commencer à réduire ses taux cet été. Toutefois, peu d’économistes savent quels seraient les effets d’un recul des prêts bancaires. Certains économistes craignent qu’un tel ralentissement des prêts ne suffise à faire basculer l’économie dans la récession.

La décision de la Fed de signaler que la fin de sa campagne de hausse des taux est en vue pourrait apaiser les marchés financiers. Ils continuent en effet de digérer les conséquences des turbulences bancaires américaines et du rachat le week-end dernier de la banque suisse Credit Suisse par son plus grand rival UBS.

Les États-Unis face à un double défi

La dernière hausse des taux suggère que le président Jerome Powell est convaincu que la Fed peut gérer un double défi : refroidir une inflation toujours élevée grâce à des taux de prêt plus élevés tout en désamorçant les turbulences dans le secteur bancaire grâce à des programmes de prêts d’urgence. La décision de la Fed de signaler que la fin de sa campagne de hausse des taux est en vue pourrait également apaiser les marchés financiers.

Des banques centrales sous pression

D’autres grandes banques centrales cherchent également à maîtriser l’inflation élevée sans aggraver l’instabilité financière causée par les deux faillites bancaires américaines et la vente précipitée de Credit Suisse à UBS. Même avec les inquiétudes entourant le système bancaire mondial, la Banque d’Angleterre fait face à des pressions pour approuver une 11e hausse consécutive des taux jeudi, l’inflation annuelle ayant atteint 10,4 %. Et la Banque centrale européenne, affirmant que le secteur bancaire européen était résilient, a relevé la semaine dernière son taux directeur d’un demi-point pour lutter contre l’inflation de 8,5 %. Dans le même temps, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a adopté une position ouverte concernant de nouvelles hausses de taux.

Conclusion

La décision de la Réserve fédérale américaine d’augmenter son taux directeur pose des défis majeurs pour l’économie. Il est difficile de dire précisément quels seront les effets des mesures prises par la banque centrale américaine. Toutefois, il est clair que les banques, les entreprises, et les consommateurs devront s’adapter à un environnement économique en mutation. Les banques centrales mondiales semblent résolues à lutter contre l’inflation élevée. Elles doivent cependant éviter de déclencher une récession et apaiser les turbulences financières. Ces deux objectifs paraissent difficiles à atteindre simultanément.

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