La Fifa envisage un rare appel de Cas concernant la levée de l’interdiction à vie d’Yves Jean-Bart


La Fifa envisage de déposer un rare recours contre une décision du tribunal arbitral du sport (Cas) après l’annulation de l’interdiction à vie d’Yves Jean-Bart, l’ancien président de la Fédération haïtienne de football (FHF).

Il est entendu que la Fifa tiendra une réunion vendredi pour déterminer sa réponse, un appel étant considéré comme une possibilité réelle.

Jeudi, le syndicat international des joueurs Fifpro s’est inquiété des « menaces graves, explicites et largement documentées » qui auraient été proférées à l’encontre des personnes appelées à témoigner. Cela faisait suite à une intervention similaire de Human Rights Watch (HRW).

Jean-Bart – dit « Dadou » – a été suspendu par la Fifa en novembre 2020 pour des allégations de harcèlement et d’abus sexuels contre des footballeuses. Il a vu sa suspension annulée à Cas mardi malgré les affirmations de HRW selon lesquelles certaines victimes présumées ont été «menacées au silence» et qu’un témoin a reçu un message lui indiquant que son cercueil «était prêt».

Selon les statuts de la Cas, elle n’autorise généralement les recours que « pour un nombre très limité de motifs », y compris la « violation des règles procédurales élémentaires (par exemple la violation du droit à un procès équitable) ». On pense également que la Fifa envisage d’autres actions en justice potentielles.

Le panel du Cas, lors de l’annonce de son verdict, « a unanimement noté le manque de cohérence et les inexactitudes dans les déclarations des victimes et des témoins présentées par la Fifa » et a reproché à HRW et à la Fifpro de ne pas « corroborer ou confirmer » les preuves qu’ils avaient présentées à la Fifa, décrivant qu’il n’est pas « suffisamment probant ».

La Fifpro a critiqué jeudi la décision et a déclaré qu’elle « attendrait le jugement complet de la décision de Cas et de la Fifa de faire appel avant de commenter en détail ». Il a déclaré: «À la lumière des menaces graves, explicites et largement documentées reçues par les personnes invitées à témoigner, et de l’incapacité de Cas à offrir une protection de base de l’anonymat telle que la distorsion de la voix, comment prévoit-il de pouvoir obtenir des preuves adéquates pour discipliner les puissants auteurs présumés ? »

La Fifpro a également demandé pourquoi la décision avait été annoncée la veille du jour où Cas devait entendre un appel de l’ancien chef des arbitres de la FHF, Rosnick Grant, qui a été banni à vie en mai 2021 par la Fifa après avoir été reconnu coupable d’avoir commis des actes de harcèlement sexuel et abus. « Pourquoi Cas a-t-il décidé de rendre publique la décision la veille d’une autre audience dans une affaire d’abus connexe, où les victimes et les lanceurs d’alerte ont également reçu de nombreuses menaces, risquant ainsi que ces témoins se retirent de la procédure ? »

Cas n’a pas répondu à la demande de commentaire du Guardian. Il est entendu que l’appel de Grant devrait se terminer jeudi.



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