Après les élections régionales en Styrie, le FPÖ a connu une victoire majeure avec l’élection de Mario Kunasek comme gouverneur. Ce dernier dirige une coalition avec l’ÖVP, tandis que le leader du FPÖ, Herbert Kickl, défend la légitimité de cette alliance. Au niveau fédéral, les négociations pour former un nouveau gouvernement sont compliquées, notamment à cause d’un déficit budgétaire important. Malgré des tensions, un accord pourrait être atteint, mais les réformes nécessaires pour répondre aux attentes des citoyens restent incertaines.
Un peu plus de trois semaines après les élections régionales en Styrie, le FPÖ a remporté une victoire éclatante, et un nouveau gouvernement a vu le jour. Mercredi, Mario Kunasek a été élu gouverneur, devenant ainsi le deuxième représentant de l’extrême droite à occuper ce poste, après Jörg Haider en Carinthie. Cet ancien sous-officier et ministre de la Défense dirige désormais une coalition avec le parti conservateur ÖVP.
Une coalition qui remet en question les normes politiques
Herbert Kickl, le chef du FPÖ, a affirmé que former un gouvernement avec le deuxième parti aux élections, comme cela s’est produit en Styrie, est « démocratique, logique et normal ». Cette déclaration fait écho à la situation au niveau fédéral, où les négociations pour une nouvelle coalition se poursuivent près de trois mois après les élections parlementaires. Bien que Kickl ait mené le FPÖ à la victoire, tous les autres partis ont exclu toute collaboration avec lui. C’est pourquoi le président fédéral, Alexander Van der Bellen, a confié à Karl Nehammer, le chancelier et chef de l’ÖVP, la tâche de former le gouvernement.
La situation en Styrie contredit l’idée que le FPÖ est écarté du pouvoir par le « système ». Ce land est désormais le cinquième sur neuf où le FPÖ co-dirige. En seulement deux ans, quatre coalitions ont été formées, durant lesquelles Kickl était déjà à la tête du parti, rendant difficile l’argument de Nehammer selon lequel aucune collaboration n’est envisageable avec un FPÖ radicalisé sous Kickl.
Au sein de l’ÖVP, des critiques internes émergent, notamment de la part de cercles favorables aux affaires. Ces derniers jugent que les accords avec le FPÖ sont beaucoup plus solides qu’avec les sociaux-démocrates (SPÖ), qui, sous la direction d’Andreas Babler, ont glissé vers la gauche.
Des négociations complexes et des défis financiers
Les discussions entre l’ÖVP, le SPÖ et le parti libéral Neos s’avèrent ardues. Mardi, les présidents ont partagé un bilan intermédiaire où Nehammer a évoqué des progrès significatifs. Cependant, la phase intensive des négociations s’étale, et un échec de cette première coalition à trois demeure une possibilité.
Le principal point de discorde est la gestion des finances. Le gouvernement sortant laisse un déficit important, avec des prévisions d’économies pouvant atteindre 24 milliards d’euros dans les prochaines années, selon des chiffres de l’UE. Le SPÖ insiste pour que les mesures de consolidation budgétaire incluent une augmentation des recettes, notamment par l’instauration d’une taxe sur la fortune, une proposition fermement rejetée par les deux autres partis.
Les partis s’opposent également sur la manière de traiter le déficit budgétaire. Les sociaux-démocrates plaident pour une approche qui suit les directives de l’UE, tandis que l’ÖVP craint que cela nuise à la réputation du pays, ayant toujours soutenu le respect strict des normes budgétaires européennes.
Avec la montée du FPÖ et un mécontentement général envers les politiques actuelles, les trois partis s’accordent sur la nécessité d’un changement. Cependant, les premiers éléments des négociations n’indiquent pas encore un véritable élan réformateur, essentiel pour répondre aux attentes des citoyens.
En conclusion, malgré les nombreux obstacles qui se dressent, un accord est envisageable dans l’année à venir. Une nouvelle élection pourrait cependant favoriser le FPÖ, qui a vu sa popularité grimper ces dernières semaines, atteignant près de 35 pour cent dans les sondages.