La France souhaite discuter du financement du nouveau plan de l’UE pour une industrie verte


Les politiciens et industriels français ont largement salué le «plan industriel Green Deal» récemment annoncé par la Commission européenne pour contester la poussée des subventions propres des États-Unis et de la Chine, mais espèrent que les discussions à venir préciseront les détails du financement.

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Le ministre de l’Economie Bruno le Maire, qui se rendra à Washington le 7 février, a salué les « propositions fortes », estimant qu’elles allaient « dans le bon sens » pour promouvoir les industries « Made in Europe », selon un communiqué diffusé à la presse.

Alors que la Commission européenne s’apprête à présenter son plan industriel vert lors du prochain sommet des dirigeants européens les 9 et 10 février, les Français ont les yeux rivés sur une question en particulier, celle du financement.

« Si nous saluons un futur cadre réglementaire pour l’industrie décarbonée, nous avons également besoin d’un cadre financier plus précis », a déclaré Simon Pujau, responsable des relations institutionnelles chez France Hydrogène, un groupe regroupant la chaîne de valeur française de l’hydrogène.

Ce sentiment est partagé par le gouvernement français, qui a déclaré à d’autres pays de l’UE à la mi-janvier qu’il souhaitait assouplir considérablement les restrictions en matière d’aides d’État de l’UE – ce pour quoi il peut compter sur le soutien de l’Allemagne.

La question du financement de l’UE préoccupe également la Commission. Parallèlement à son plan industriel vert, Bruxelles a également présenté un projet de proposition visant à transformer le cadre actuel des aides d’État de crise, initialement adopté lors de la crise du COVID-19, en un cadre temporaire de crise et de transition (TCF).

La proposition a été transmise aux États membres pour consultation mercredi 1er février et constitue le pilier financier le plus immédiat de la proposition de la Commission.

Pour un éventuel financement supplémentaire, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a fait référence à un futur «Fonds européen de souveraineté» annoncé en décembre de l’année dernière.

Fonds de souveraineté

La France s’est montrée un ardent défenseur du « Fonds européen de souveraineté », qui doit être présenté cet été dans le cadre d’un examen budgétaire à mi-parcours plus large de l’UE.

Au Parlement européen, la délégation française du groupe centriste Renew pousse activement l’initiative de la Commission.

« Nous attendons toujours les détails », a déclaré Christophe Grudler, député européen français Renew. Alors qu’il s’est félicité de l’annonce de la stratégie, Grudler a déclaré que son groupe était en train de rédiger une résolution parlementaire demandant que « des critères plus précis » soient décidés pour le fonds.

La résolution devrait être votée lors de la session plénière du Parlement du 13 au 16 février.

A gauche, les eurodéputés français sont également très favorables à un financement supplémentaire pour les industries vertes européennes.

« Ce n’est pas assez », a déclaré l’eurodéputé français de gauche Emmanuel Maurel Franceinfo mercredi 1er février, se référant à la proposition de la Commission. Outre le fonds de souveraineté, « il faut revoir les règles de la concurrence et des aides d’Etat », a souligné Maurel.

Les États membres ne sont pas encore unanimes sur le principe d’un fonds spécial, bien que l’idée soit soutenue par von der Leyen et le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton.

Et parmi les industriels français, certains pointent du doigt des pièces manquantes.

« Le plan manque d’un volet prix de l’énergie », a déclaré Cyrille Mounier, délégué général du syndicat Aluminium France. « Il n’y aura pas de plan industriel sans un prix de l’électricité compétitif, donc une révision du marché européen de l’électricité désindexée du prix du gaz », a-t-il déclaré à EURACTIV France.

Selon Grudler, le volet énergétique de la politique industrielle de l’UE est également un enjeu clé pour la délégation française du groupe de droite PPE au Parlement européen.

S’il subsistait des doutes en France quant à la nécessité de réformer le marché européen de l’électricité, ils se sont désormais estompés.

La défiance grandit en France contre le marché européen de l’électricité

Comme prévu, les sénateurs français ont rejeté jeudi 12 janvier une résolution visant à retirer le pays du marché européen de l’électricité. Mais alors que l’on s’attendait à l’échec de la résolution, le vote a au contraire révélé une défiance croissante à l’égard du marché de l’UE.

[Edited by Frédéric Simon and Nathalie Weatherald]





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