La gentillesse décryptée : Pourquoi elle est souvent mal interprétée selon un psychologue en interview.

La bienveillance est souvent mal interprétée dans notre société, où l’assertivité semble primordiale pour réussir. Nora Blum, psychologue, propose dans son livre « Gentillesse radicale » que la bienveillance ne doit pas être perçue comme une faiblesse. Elle souligne l’importance de poser des limites et d’exprimer ses besoins tout en maintenant une empathie authentique. Blum explique que la bienveillance contribue à notre propre bonheur et à des interactions plus positives, même face à des comportements désagréables.

Peut-on être trop bienveillant ? Dans notre société, cette question se pose fréquemment. Des expressions telles que ‘Les gentils se font souvent mordre’ en témoignent. Pour réussir, il semblerait qu’il faille parfois faire preuve d’assertivité. Cependant, Nora Blum adopte une perspective différente. En tant que psychologue et fondatrice de la plateforme de thérapie ‘selfapy’, elle défend l’idée que la bienveillance est souvent mal interprétée. Dans son ouvrage ‘Gentillesse radicale’, elle explore des situations de la vie quotidienne et montre comment la bienveillance peut mener à des résultats positifs.

La bienveillance ne doit pas être synonyme de faiblesse ni signifier que l’on ne peut pas affirmer ses opinions. Au contraire, Nora Blum souligne dans une interview que ‘c’est égoïste de ne pas être bienveillant envers soi-même’. Cette approche commence par l’amour de soi et va bien au-delà d’une simple façade.

La différence entre bienveillance, courtoisie et amabilité

Nora Blum explique que la courtoisie se réfère souvent à des conventions sociales, comme tenir une porte ouverte. Toutefois, cela peut manquer de l’empathie fondamentale qui caractérise la bienveillance, qui implique un véritable lien chaleureux avec autrui. La courtoisie, bien qu’importante, n’implique pas toujours cette connexion émotionnelle.

Être amical est souvent mal compris. Beaucoup pensent que cela signifie acquiescer à tout sans exception. Pourtant, la bienveillance doit également inclure la capacité à gérer les conflits et à poser des limites claires, au lieu de simplement dire ‘oui’ à tout.

Un véritable acte de bienveillance nécessite d’être authentique, honnête, et empathique, tant avec soi-même qu’avec les autres.

Dire ‘non’ avec bienveillance

Selon Blum, le premier pas pour éviter de vouloir plaire à tout prix est de réaliser qu’il est en effet bienveillant de poser ses propres limites. Ignorer ses propres besoins n’est pas une forme de bienveillance. Cela peut également laisser l’autre dans l’incertitude, car sans une communication claire, l’authenticité est compromise. Il arrive souvent qu’après plusieurs ‘oui’, il soit nécessaire de s’affirmer fermement la fois suivante. À un moment donné, il est inévitable de se démarquer pour préserver son bien-être.

La bienveillance radicale commence par soi-même

Absolument ! Pour Nora Blum, la bienveillance radicale implique une empathie profonde envers soi-même et envers les autres. Cela nécessite souvent des compromis : quel est mon besoin ? Quel est celui de l’autre ? Par exemple, je souhaite passer un week-end tranquille, tandis que l’autre désire passer la nuit chez moi. Il n’y a pas de réponse unique ; la bienveillance radicale consiste à exprimer honnêtement ses besoins et à rechercher ensemble une solution.

La perception subjective de la bienveillance

Oui, la façon dont nous percevons la bienveillance varie d’une personne à l’autre. Il est impossible de dresser une liste exhaustive des interactions humaines et des réponses amicales appropriées. Chaque individu a sa propre personnalité. Certains sont naturellement chaleureux et accueillants, tandis que d’autres le sont moins ; cela fait partie de la diversité humaine. Dans son livre, Nora Blum propose 14 chapitres qui explorent différentes manières d’incarner la bienveillance.

Les bénéfices de la bienveillance radicale

Nora Blum affirme que la bienveillance est en réalité assez égoïste, mais d’une manière positive. Être bienveillant contribue à notre propre satisfaction de vie. Faire plaisir aux autres peut déclencher une libération d’hormones du bonheur. Que ce soit en offrant un cadeau à un ami ou en aidant quelqu’un, cela nous apporte également de la joie. L’objectif de son ouvrage est de montrer que la bienveillance apporte du bonheur. En étant plus bienveillant envers les autres, nous avons tendance à recevoir de la bienveillance en retour, même face à des comportements désagréables.

Gérer les comportements désagréables avec calme

Réagir avec calme face à des personnes désagréables peut s’avérer difficile. Cela active notre instinct de lutte ou de fuite, entraînant des réactions physiologiques comme une montée de la pression artérielle. Il est essentiel de prendre un moment pour respirer profondément afin de calmer notre système nerveux. En prenant du recul et en ne prenant pas les choses personnellement, nous pouvons souvent aborder la situation avec empathie, ce qui peut désamorcer les tensions.

Les effets d’une réaction bienveillante

Une réponse amicale peut souvent désarmer les personnes désagréables. Elles peuvent être surprises par une telle réaction. Il arrive parfois que leur comportement ne soit pas malveillant, mais simplement le reflet de leur propre stress ou de leurs préoccupations.

Interprétations erronées de la désagréabilité

En effet, il est courant de mal interpréter les comportements négatifs. Nous avons tendance à voir des intentions hostiles là où il n’y en a peut-être pas. Cette compréhension erronée peut influencer nos interactions et exacerber les conflits, soulignant l’importance de la bienveillance et de l’empathie dans nos relations.