La Grande Démission a suscité de profonds regrets. Devrions-nous tous « faire carrière » ? | Emma Beddington (customized title in French)

Les « emplois de rêve » : est-ce vraiment la solution à nos problèmes de carrière ?

Travailler sur une île des Hébrides ou compter les pingouins en Antarctique ? Ces propositions très médiatisées de « travailler son rêve » ont suscité un grand engouement ces derniers temps. Beaucoup d’entre nous, en effet, rêvent de tout quitter pour se ressourcer, se connecter à la nature, écrire un livre ou cultiver la terre. Nous sommes à la recherche d’un sens plus profond dans notre carrière, un sentiment de réalisation de soi et de liberté.

Cependant, avant de démissionner sans réserve, il convient de réfléchir à la décision. Des enquêtes récentes montrent que la majorité des personnes ayant démissionné pour un autre travail ou pour des raisons personnelles ont des regrets ou des surprises. Une enquête menée en 2021 suggère que 80% des personnes regrettent leur décision de quitter leur emploi, tandis qu’une autre enquête menée en 2020 a révélé un pourcentage similaire, soit 72 %.

Certaines personnes font face à la perte d’identité et de but après avoir quitté leur ancien emploi, comme l’a souligné Emi Nietfield, une ancienne employée de Google et Facebook. Elle a écrit dans l’Atlantique que sa décision de démissionner pour des raisons de santé émotionnelle et physique s’est avérée plus difficile que prévu. Elle a ressenti la perte de son lien profond avec son manager, de la promotion qui façonnait son avenir et de son identité en tant que femme ingénieure dans un domaine à prédominance masculine.

Cela ne signifie pas pour autant que l’on doit renoncer à ses rêves de carrière. L’alternative est l’engagement de carrière, une nouvelle tendance dans le monde du travail qui consiste à apporter des changements positifs à son travail en réponse au climat économique actuel. Selon une enquête menée par LinkedIn auprès de 2038 travailleurs britanniques, 56 % d’entre eux ont apporté des changements tels que la prise de nouveaux projets, le réseautage et la création d’une nouvelle équipe de travail. 74 % des répondants envisagent d’acquérir de nouvelles compétences.

Il est important de ne pas perdre de vue le fait que certains emplois sont plus cauchemardesques que rêveurs. Les bébés pandas, par exemple, peuvent être des idiots, tout comme certains collègues humains. Cultiver la terre en Sicile peut s’avérer difficile et certaines personnes préfèrent travailler dans un environnement moins isolé et plus social.

Il faut donc trouver un équilibre entre ses rêves et la réalité de son travail actuel. Il est possible de découvrir de nouvelles dimensions et de forger une nouvelle appréciation pour un travail auparavant considéré comme acquis avec du temps, de l’investissement et de l’imagination. Mais dans certains cas, il peut être préférable de changer de travail. Tout dépend des priorités et des objectifs personnels.

En fin de compte, il est important de se rappeler que rien n’est parfait. La réalisation de soi n’est pas une garantie, peu importe le travail que l’on a choisi. La vie est pleine d’incertitudes, de hauts et de bas, de défis et de récompenses. Il est normal de se poser des questions sur son parcours professionnel, mais il est important de garder l’esprit ouvert, de prendre des décisions réfléchies et de se rappeler que rien n’est immuable.

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