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Couloir de Lachin (Azerbaïdjan) (AFP) – Ruzan Hovhanisyan craint de devoir sonner le Nouvel An sans sa famille dans la région séparatiste du Haut-Karabakh en raison d’un blocus par l’Azerbaïdjan, l’ennemi juré.
L’ambiance dans le territoire séparatiste peuplé d’Arméniens a été tout sauf festive.
La région d’environ 120 000 personnes manque de nourriture, de médicaments et de carburant, et les autorités arméniennes ont accusé l’Azerbaïdjan d’avoir orchestré une crise humanitaire à grande échelle au Kharabakh lors du dernier pic de tensions qui durent depuis des décennies entre les deux nations ex-soviétiques.
Depuis la mi-décembre, les Azerbaïdjanais bloquent une route pour protester contre ce qu’ils prétendent être une exploitation minière illégale causant des dommages environnementaux au Karabakh.
Bakou affirme que les protestations sont spontanées mais Erevan accuse l’Azerbaïdjan d’avoir orchestré les manifestations afin de pousser les Arméniens à abandonner le territoire contesté.
« Toute ma famille est à Stepanakert », a déclaré Hovhanisyan, faisant référence à la principale ville du Karabakh. « Comment puis-je manger si mes proches se couchent affamés ?
« L’Azerbaïdjan joue avec la vie des gens ordinaires », a-t-elle ajouté.
Plus tôt ce mois-ci, la femme de 39 ans s’est rendue dans la capitale arménienne Erevan pour un voyage de travail, mais ne peut plus rentrer chez elle.
Un autre habitant de Stepanakert, Ashot Grigoryan, a qualifié la situation de « très grave ».
« Je suis allé dans un magasin, tout le monde n’a qu’un demi-kilo de sucre », raconte à l’AFP l’homme de 62 ans. « Les rayons sont presque vides, c’est bien qu’il y ait encore du pain. »
L’Azerbaïdjan et l’Arménie ont mené deux guerres sur le Karabakh. Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée en 1991, les séparatistes de souche arménienne du Karabakh se sont séparés de l’Azerbaïdjan. Le conflit qui a suivi a fait environ 30 000 morts.
Une autre flambée de violence en 2020 a fait plus de 6 500 morts et s’est terminée par une trêve négociée par la Russie qui a vu Erevan céder des territoires qu’il contrôlait depuis des décennies.
Aujourd’hui, les Arméniens accusent les autorités azerbaïdjanaises de mener une guerre d’un autre genre et de chercher à pousser les Arméniens à quitter définitivement le Karabakh.
« Nous comprenons que la guerre n’est pas finie », a déclaré Grigoryan.
– ‘Comment pouvons-nous vivre ensemble?’ –
Dimanche, la principale place de la Renaissance de Stepanakert a été inondée de milliers de personnes protestant contre le blocus.
Les États-Unis et la France ont exhorté l’Azerbaïdjan à « autoriser la libre circulation le long du corridor de Lachin ».
Depuis le 12 décembre, des militants azerbaïdjanais bloquent le corridor de Lachin, le seul lien terrestre vers l’Arménie, pour protester contre ce qu’ils qualifient d’exploitation minière illégale.
Des dizaines de militants azerbaïdjanais ont installé des tentes à plusieurs kilomètres de Stepanakert.
Le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a accusé les casques bleus russes déployés le long du corridor de Lachin de ne pas avoir empêché le « blocus illégal ».
Lors d’une visite sur les lieux lundi, un journaliste de l’AFP a vu des militants brandir des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Stop aux crimes écologiques ».
Les militants ont nié avoir bloqué la route.
« Notre seule demande est qu’il soit mis fin à l’utilisation illégale de nos ressources naturelles », a déclaré à l’AFP l’une des militantes, Jamila Mamedova.
Elle a déclaré que les militants avaient autorisé le mouvement de l’aide humanitaire mais a admis qu’il n’y avait eu aucun mouvement de transport civil depuis ou vers l’Arménie depuis le début des manifestations.
Un autre militant azerbaïdjanais, Salam Suleymanov, a dénoncé comme « faux » les informations sur le blocus du Karabakh.
« Les civils, les transports médicaux, les biens humanitaires pouvaient circuler librement ici », a-t-il affirmé.
L’AFP a été témoin d’un mouvement sans entrave de transports militaires russes le long du corridor de Lachin. Le journaliste a également vu que la route était bloquée près d’un poste de contrôle russe, à une quinzaine de kilomètres de Stepanakert.
Le blocus a conduit des groupes d’aide humanitaire à apporter des marchandises dans l’enclave.
Zara Amatuni, porte-parole du bureau de la Croix-Rouge en Arménie, a déclaré lundi à l’AFP que le groupe avait livré 10 tonnes d’aide fournie par le gouvernement d’Erevan.
Les habitants de Stepanakert disent qu’ils ne comprennent pas comment ils peuvent continuer à vivre comme ça.
« Beaucoup de mes amis et parents sont morts, et au Karabakh, nous n’avons aucune idée de comment nous pouvons vivre avec les Azerbaïdjanais », a déclaré Hovhanisyan.
« C’est impossible. »
ex-mkh-im-bur-as/yad
© 2022 AFP
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