La justice française ordonne la libération partielle d’un nationaliste corse condamné


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Paris (AFP)- Un tribunal français a ordonné mardi la libération partielle d’un nationaliste corse qui a purgé 24 ans de prison pour le meurtre en 1998 d’un haut responsable français.

En vertu de la décision, Pierre Alessandri sera autorisé à sortir de prison pour travailler pour une entreprise d’aménagement paysager pendant la journée et bénéficiera d’une libération conditionnelle totale dans un an s’il se comporte bien.

L’assouplissement des conditions de détention d’Alessandri est intervenu au milieu des tensions entre les dirigeants pro-autonomie de l’île méditerranéenne et l’État français, après qu’un compatriote corse détenu dans la même affaire a été tué dans une prison française en mars.

Alessandri et un troisième détenu corse ont été transférés de France métropolitaine vers une prison en Corse en avril après le meurtre d’Yvan Colonna.

La cour d’appel de Paris a accordé à Alessandri « une libération conditionnelle partielle » de 12 mois à compter du 13 février, a précisé le procureur général Rémy Heitz.

S’il se comporte bien, il bénéficiera alors d’une « libération conditionnelle » pendant encore dix ans, a-t-il précisé.

L’avocat d’Alessandri, Eric Barbolosi, a salué la décision comme un « grand soulagement ».

« Pour la première fois dans une cour d’appel, les magistrats ont rendu une décision basée sur les critères nécessaires à une libération conditionnelle, et non sur la nature particulière de l’affaire », a-t-il déclaré.

Alessandri avait purgé suffisamment de temps pour être éligible à une telle libération en 2017 et avait déjà demandé trois fois sa libération.

Mais les procureurs anti-terroristes nationaux s’y sont opposés et une cour d’appel a interdit sa libération.

La plus haute juridiction du pays a alors cassé l’une de ces décisions, ordonnant à la cour d’appel de Paris de la réexaminer.

Colonna, un ancien éleveur de chèvres, a été déclaré mort le 21 mars après qu’un extrémiste islamiste qui l’accusait de blasphème l’ait étranglé et étouffé dans une prison d’Arles, dans le sud de la France métropolitaine.

Il a été arrêté en 2003 après quatre ans de cavale, et condamné en 2007, puis à nouveau en 2011, à la prison à vie pour le meurtre en 1998 du préfet du gouvernement français de Corse, Claude Erignac.

Le meurtre était le plus choquant d’une série d’attaques perpétrées par le groupe militant indépendantiste FLNC.

Alessandri et un autre nationaliste, Alain Ferrandi, avaient déjà été condamnés à la prison à vie en 2003 pour le meurtre.

Ferrandi, qui a été transféré dans la même prison corse, a également demandé à être libéré sur parole, et une décision est attendue le 23 février.

Le meurtre de Colonna a déclenché de violentes manifestations en Corse.

Elle a galvanisé le mouvement nationaliste et conduit le gouvernement du président Emmanuel Macron à proposer des pourparlers pour donner une plus grande autonomie politique au territoire.



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