La proposition de l’Union européenne (UE) visant à interdire le chalutage de fond a suscité des critiques de la part des ministres de la pêche de l’Union qui ont contesté la base juridique et la faisabilité de la mesure. Le paquet pêche durable de la Commission présenté en février inclut une proposition controversée visant à interdire la pêche au chalut de fond dans les aires marines protégées d’ici 2030 afin de préserver et de restaurer les écosystèmes marins. Le chalutage de fond est une technique de pêche consistant à faire glisser des filets lourdement lestés sur le fond marin pour attraper du poisson. Les ministres de la pêche de l’UE se sont réunis à Bruxelles le 20 mars pour discuter de cette proposition. Certains ministres ont accordé leur soutien aux principes généraux du plan de la Commission alors que d’autres doutent de la base juridique de la proposition ainsi que de son impact socio-économique. Les mesures proposées ont été qualifiées d’insuffisantes par les ONG et de dévastatrices par l’industrie.
La nécessité de protéger l’environnement marin
L’exécutif européen a affirmé la nécessité de protéger l’environnement marin pour garantir la prospérité du secteur de la pêche et la sécurité alimentaire. Virginijus Sinkevičius, commissaire européen à la pêche, a déclaré qu’il existait déjà des outils innovants conçus pour limiter les impacts de la pêche de fond mobile. Il a ajouté que l’UE cherchait à améliorer la situation actuelle plutôt qu’à imposer des mesures. Il convient de noter que la pêche dépend d’un environnement marin sain pour garantir la sécurité alimentaire, une nécessité stratégique.
Origines du chalutage de fond et oppositions
La technique de pêche de fond mobile ou chalutage de fond consiste à faire descendre un chalut pour capturer les poissons pour lesquels le chalut est conçu. Les chaluts sont équipés d’un panier qui capture les poissons lorsqu’ils entrent. Les poissons sont ensuite remontés à la surface et triés. Les ministres espagnol et français de l’agriculture ont affirmé leur opposition progressive à l’interdiction de cette pratique, qui selon eux pourrait transférer la flotte espagnole vers des pavillons moins durables. Ils ont également mis en avant le risque accru d’importation de produits non conformes aux règles que l’UE s’impose.
La nécessité de protéger les écosystèmes
La dégradation des écosystèmes est l’un des défis les plus urgents auxquels le secteur est confronté et représente une menace réelle pour la sécurité alimentaire à long terme. Toutefois, selon Nicolas Fournier, directeur de campagne de l’ONG bleue Oceana, les AMP ne représentent qu’une petite partie des mers et les zones de pêche les plus productives ne s’y trouvent pas. Par conséquent, l’interdiction du chalutage de fond dans ces zones ne suffira pas à perturber l’approvisionnement en fruits de mer.
Les ministres européens de la pêche expriment leurs préoccupations
Les ministres portugais et allemand de la pêche ont exprimé leurs préoccupations quant à la proposition de la Commission, affirmant que la base juridique pour mener à terme le plan d’action et l’évaluation d’impact socio-économique était incertaine. Cependant, Sinkevičius a déclaré que la proposition de la Commission ne signifiait pas la fin de l’activité de pêche et qu’il existait déjà des outils innovants pour limiter les impacts de la pêche de fond.
En conclusion, la proposition de l’UE d’interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées est un sujet de débat animé entre les ministres de la pêche de l’Union. Bien que certains soutiennent les principes généraux du plan de la Commission, d’autres doutent de sa faisabilité à partir d’un point de vue juridique et socio-économique. La nécessité de préserver et de restaurer les écosystèmes marins pour garantir la sécurité alimentaire est un enjeu primordial pour le secteur de la pêche.
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