La pénurie d’enseignants inquiète les pays d’Europe


La pénurie d’enseignants concerne les pays d’Europe, rapporte l’AFP.

La France, l’Allemagne, le Portugal, la Suède et l’Italie sont tous confrontés à des difficultés de recrutement d’enseignants dans un contexte de désaffection généralisée au sein de la profession, amplifiée par le COVID.

Il manquera 25 000 enseignants en Allemagne d’ici 2025 et 30 000 au Portugal d’ici 2030, selon les estimations nationales, alors qu’il y a actuellement 4 000 postes d’enseignants vacants en France.

Pour Eric Charbonnier, expert en éducation à l’OCDE, la pandémie de COVID a donné de la « visibilité » au métier d’enseignant et a mis en lumière les enjeux autour de son attractivité.

Mais d’autres ont proposé des explications différentes.

Régis Malet, professeur de pédagogie à l’université de Bordeaux, a expliqué que les pénuries étaient dues « au bas niveau des salaires, notamment en France, mais aussi à la dégradation des conditions de travail, du statut et de la [a] dimension plus symbolique fortement ressentie… [about a] manque de considération [and] reconnaissance. »

L’enseignement est passé « d’un métier à haute valeur ajoutée sociale, de prestige, à une forme d’incertitude dans la mission, de perte de sens et finalement de dissonance entre l’école et la vie », a-t-il ajouté.

En France, des difficultés de recrutement sans précédent ont conduit le ministère de l’Éducation nationale à repousser la date limite de candidature pour devenir enseignant à la rentrée 2023, faute de candidats.

Le sénateur français Gérard Longuet a présenté en juin un rapport selon lequel, au niveau européen, l’attractivité de la profession enseignante est un « problème général… quel que soit le niveau de salaire ».

L’Allemagne, le Portugal, la Suède et l’Italie sont également confrontés à des départs massifs à la retraite, ce qui aggravera la pénurie d’enseignants, dit Charbonnier.

Au primaire, 60% des enseignants ont plus de 50 ans en Italie, 37% en Allemagne, 42% au Portugal, 36% en Suède et 23% en France, selon l’OCDE.

Quelle est la situation en dehors de l’Europe ?

Mais la pénurie d’enseignants n’est pas uniquement un problème européen.

Des pays allant du Niger en Afrique aux États-Unis (É.-U.) éprouvent également des difficultés à trouver et à retenir des éducateurs.

Quelque 69 millions d’enseignants manquent dans le monde pour parvenir à l’éducation de base universelle d’ici 2023, révèle un document de l’UNESCO publié en octobre.

En Afrique subsaharienne, il y a en moyenne un enseignant qualifié pour 56 élèves du primaire et un pour 55 élèves du secondaire, selon Borhene Chakroun, directeur des politiques et systèmes d’éducation à l’UNESCO.

D’ici 2030, il prédit que le Tchad et le Niger auront besoin de « plus du double » du nombre d’enseignants du primaire pour suivre la croissance démographique.

Dans cette partie du continent africain, Chakroun affirme que le recrutement des enseignants est « inférieur aux besoins actuels et prévus », avec 16,5 millions d’enseignants supplémentaires nécessaires d’ici 2030.

Les pays les plus riches du monde sont également touchés.

Aux États-Unis, il y a une crise « sans précédent », dit Charbonnier.

Le Washington Post a fait état d’une « pénurie catastrophique » d’enseignants fin août, expliquant que le pays n’avait « jamais connu une situation aussi grave ».

Pourtant, certains disent que ces problèmes de recrutement ne sont pas inévitables.

Selon Charbonnier, bien qu’étant « un sujet de préoccupation sur lequel il faut agir », la pénurie d’enseignants n’est « pas une fatalité ».

« La Finlande, la Corée du Sud ou l’Irlande s’en sortent bien, grâce à des politiques volontaristes avec une valorisation du métier par la société », ajoute-t-il.



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