La police colombienne a abusé sexuellement d’au moins 28 personnes lors de manifestations: Amnesty


Publié le: Modifié:

Bogota (AFP) – Au moins 28 personnes ont été agressées sexuellement par la police lors des manifestations antigouvernementales de masse en Colombie l’année dernière, a déclaré Amnesty International jeudi.

Ayant reçu des centaines de signalements de violence sexiste lors de ce bouleversement, l’ONG internationale de défense des droits a documenté 28 cas dans sept villes, dont Bogota, la capitale du pays sud-américain.

Les cas détaillés dans le rapport de 68 pages d’Amnesty, intitulé « La police ne s’occupe pas de moi : violences sexuelles et autres violences basées sur le genre lors de la grève nationale de 2021 », se sont produits entre le 28 avril et le 30 juin 2021.

Pendant ce temps, des centaines de milliers de personnes endurant les conflits économiques causés par la pandémie sont descendues dans la rue pour protester contre une proposition de hausse d’impôts du président de l’époque Ivan Duque (2018-2022), qu’il a finalement retirée.

La police a brutalement réprimé le soulèvement social sans précédent mené par les jeunes, l’ONU faisant état d’au moins 46 morts et accusant le personnel de sécurité de graves violations des droits humains.

Erika Guevara, directrice d’Amnesty pour les Amériques, a déclaré lors d’un événement à Bogota présentant le rapport que « la violence d’État à laquelle est confrontée la population… faisait partie d’un schéma généralisé contre les manifestants ».

Le rapport d’Amnesty détaille plusieurs cas où la police, après avoir déployé des gaz lacrymogènes et d’autres mesures de dispersion lors de rassemblements pacifiques, a pris des femmes à part et les a agressées.

Le rapport décrit également la police insinuant aux manifestants masculins détenus qu’ils seraient punis par des violences sexuelles, avant de les placer dans des pièces où ils ont été agressés sexuellement.

« Le facteur commun à tous les cas est l’intention derrière ce recours à la violence : les auteurs ont cherché à punir les victimes pour avoir enfreint les normes sociales de genre et sont descendus dans la rue pour revendiquer leurs droits », indique le rapport.

Déplorant l’absence de condamnations pour violences sexuelles, la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard, a déclaré : « La violence de la rue traduite par la violence du système judiciaire s’est traduite par la violence du système dans son ensemble ».



Source link -33