La présidence tchèque plaide pour une approche générale sur la directive sur les travailleurs de plateforme


La présidence tchèque a fait circuler un nouveau texte de compromis sur la directive de la plate-forme des travailleurs, espérant qu’il deviendrait la position de négociation du Conseil de l’UE. Pourtant, l’incertitude demeure quant à savoir si le texte recevra le soutien de la majorité.

Le texte, daté du vendredi 18 novembre et vu par EURACTIV, montre des changements mineurs par rapport à un précédent projet de compromis publié fin octobre.

Un nouvel article a été ajouté pour permettre aux conventions collectives de s’écarter des dispositions de la directive sur les questions de protection des données, de gestion algorithmique et de transparence du travail des plateformes.

Le nouveau document donne peu de satisfaction aux pays qui s’opposent à l’approche prétendument favorable aux entreprises de la présidence, comme ils l’ont écrit dans une lettre rapportée par EURACTIV en octobre.

Les huit pays signataires, qui sont un peu timides d’une minorité de blocage, sont prêts à voter contre le texte, suivant une approche « mieux vaut pas d’accord qu’un mauvais accord ». Cependant, l’allégeance de l’Italie pourrait être mise en doute suite à la montée au pouvoir d’un gouvernement conservateur à Rome.

Une autre question cruciale reste de savoir si l’Allemagne s’abstiendra, n’ayant pas pris clairement position au cours des dernières semaines en raison de conflits internes entre les partis de la coalition. Une abstention verrait probablement la directive être rejetée.

Pour que le texte de la présidence soit adopté par les ministres lors de la réunion du Conseil Emploi, politique sociale, santé et consommateurs du 8 décembre, il devra d’abord être approuvé par les ambassadeurs auprès de l’UE cette semaine.

Bilan des négociations à ce jour

Le projet de document décrit le travail accompli par la présidence tchèque depuis qu’il a été transmis de la présidence française en juillet.

Notamment, les Tchèques ont clarifié la distinction entre les « travailleurs de plateforme » salariés et les « personnes effectuant un travail de plateforme » indépendants.

Le document vise également à répondre aux préoccupations de certaines délégations selon lesquelles « certaines plateformes numériques de travail tentent d’éviter l’application de la législation et de la juridiction nationales en recrutant des personnes exécutant le travail de plateforme par l’intermédiaire de sous-traitants » – et a ajouté une nouvelle disposition sur les intermédiaires.

Sur la présomption légale, l’un des aspects les plus controversés du texte, la présidence confirme que le nombre de critères a été étendu de cinq à sept. Trois d’entre elles doivent maintenant être remplies pour que la présomption soit déclenchée.

Le renversement de la présomption, qui relève des plates-formes d’action, doit être « appliqué conformément au droit et à la pratique nationaux ». La réfutation ne peut être utilisée pour suspendre l’effet de la présomption afin d’empêcher les plateformes de retarder volontairement une procédure de réfutation.

Quant à la protection des données et la gestion algorithmique, le document confirme l’inclusion d’un nouvel article pour « interdire le traitement de certains types de données personnelles » dans le cadre de la prise de décision algorithmique.

Renforcer le rôle des partenaires sociaux

Le nouveau compromis ajoute un nouvel article pour stipuler que les États membres peuvent autoriser les partenaires sociaux à négocier et à faire appliquer des conventions collectives conformes à la législation ou aux pratiques nationales.

Il s’agit probablement d’un ajout de dernière minute pour s’adapter aux pays nordiques, où le droit du travail est basé presque uniquement sur les conventions collectives et les négociations avec les partenaires sociaux.

Des documents internes de la Représentation permanente de la France auprès de l’UE, révélés par EURACTIV en septembre, montraient également que la France poussait de manière informelle en faveur d’un modèle européen similaire à son modèle national, ancré dans les négociations collectives et l’absence de présomption légale d’emploi.

[Edited by Luca Bertuzzi/Nathalie Weatherald]





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