La République tchèque aux urnes en 2023

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La Tchéquie se dirige vers les urnes pour élire un nouveau président en janvier pour remplacer le controversé Miloš Zeman après un mandat de dix ans. Bien qu’il soit peu probable qu’un candidat obtienne la majorité des voix au premier tour, trois d’entre eux sont apparus comme les principaux prétendants au second tour.

Le parti ANO, qui siège avec le groupe libéral et centriste Renew Europe au Parlement européen, soutient l’ancien Premier ministre Andrej Babiš, qui recueille actuellement environ 27 %.

L’alliance centre-droite et nationale-conservatrice SPOLU de l’ODS (groupe ECR au Parlement européen), KDU-ČSL et TOP 09 (groupe PPE) a soutenu trois candidats ; Petr Pavel, un non partisan et ancien général militaire, sondant à environ 25%, et Danuše Nerudová, un professeur non partisan et d’économie, sondant à peu près au même niveau. Actuellement en hausse dans les sondages, elle serait la première femme à occuper ce poste.

Le dernier des trois candidats soutenus par le SPOLU, Fischer, a peu de chance d’accéder au second tour selon les sondages actuels (5-6%). Fischer est un ancien diplomate et sénateur. Il a obtenu 10,2% au premier tour de l’élection présidentielle de 2018.

Marek Hilšer, chef de son propre parti centriste Marek Hilšer do Senátu (sans affiliation au niveau de l’UE), vote à environ 4%, contre 8,8% lors des élections de 2018.

Le centre-gauche Josef Středula (soutenu par ČSSD, qui siège avec le groupe S&D au Parlement européen) et le candidat du parti de droite SPD (groupe ID au Parlement européen) Jaroslav Bašta obtiennent environ 3 %. Plusieurs candidats indépendants votent à moins de 3 %.

Notre point de vue:

Les élections présidentielles de janvier en République tchèque marqueront la fin du mandat de dix ans de Zeman. Caractérisé par ses opinions pro-russes et pro-chinoises, il a souvent déformé la politique étrangère du gouvernement et sapé la légitimité de la fonction présidentielle en tordant la constitution. Avec l’ancien Premier ministre Andrej Babiš, ils ont formé un duo qui s’est maintenu au pouvoir. C’est Babiš qui brigue désormais la présidence, ce qui signifierait le retour de son populisme et de son « pragmatisme » à la direction tchèque.

Babiš, qui est actuellement dans la phase finale d’un procès pour fraude aux subventions de l’UE, entre autres problèmes, est en tête dans certains sondages. Pavel porte avec lui la stigmatisation de l’appartenance active au Parti communiste, mais s’est depuis bâti une réputation à l’étranger et est fortement pro-occidental. Nerudová a également de fortes chances de gagner, mais même elle n’est pas sans défauts, par exemple, l’attribution douteuse de diplômes à son université, un scandale en cours qui pourrait encore affecter ses chances aux urnes.

Ni Pavel ni Nerudová ne perturberaient l’UE, mais on ne peut pas en dire autant de l’erratique Babiš. Cependant, les sondages au second tour suggèrent qu’il est peu probable que Babiš remporte la présidence, surtout si l’ancien chef du gouvernement se heurte à Pavel ou à Nerudova.



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