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Je verger de la pièce de Tchekhov a généralement été considéré comme une métaphore du changement social. Dans sa nouvelle version, la réalisatrice Katie Mitchell nous invite à le voir pour ce qu’il est : un écosystème naturel, soutenant un réseau complexe de formes de vie. Après plus d’un siècle de silence, les arbres ont enfin leur mot à dire.
Il y a toujours un casting de personnages humains dans cette production mais leurs rôles sont minimisés. Scellés dans une boîte vitrée et insonorisée, nous n’entendons que des fragments de leur dialogue, le reste des lignes étant étouffé ou déformé. Sur les écrans au-dessus d’eux, la vidéo de Grant Gee et Ellie Thompson capture la vie changeante du verger avec des détails magnifiques. Les abeilles se regroupent autour des fleurs. Une fourmi rampe dans une cerise pourrie. Un hérisson émerge des sous-bois.
Mitchell est devenu bien connu pour ce genre hybride de cinéma en direct. Mais alors qu’habituellement cette technique propose une intériorité psychologique à travers des gros plans intimes sur des visages humains, ici la nature est à l’honneur. On ne voit les personnages de la pièce à l’écran que lorsqu’ils pénètrent dans le verger, dont ils usent et abusent comme toile de fond de leur drame humain.
Le message est direct, énoncé en lettres géantes à l’écran au début du spectacle : si nous continuons à saccager le monde naturel, il – et nous – s’effondrera. Mais à part quelques images sur le nez, la performance elle-même est plus complexe et intéressante. En divisant l’attention des spectateurs entre les écrans au-dessus et les opérations techniquement complexes sur scène en dessous, Mitchell fait allusion à la fois à l’opposition et à l’interconnexion entre l’humain et le non-humain. Un tirage de tapis éblouissant à environ les deux tiers du chemin déforme notre compréhension même du temps et de la causalité.
Contrairement à certaines des autres œuvres écothéâtrales de Mitchell, cette production est loin d’être neutre en carbone. Mais sa valeur environnementale est ailleurs, dans sa remise en cause de notre rapport imaginaire à la nature. Comment mettez-vous la nature en scène ? C’est une question à laquelle Mitchell et ses collaborateurs se débattent, créant une expérience qui nous demande de reconsidérer nos propres idées sur le monde naturel que nous tenons si souvent pour acquis.
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