La Suisse se distingue comme un leader en compétitivité numérique, récemment classée deuxième par l’IMD, après avoir été critiquée pour ses capacités de numérisation. Bien qu’elle excelle en matière de savoir et de technologie, ses progrès en durabilité demeurent limités. Les experts soulignent des défis dans la conversion des recherches en applications pratiques et l’amélioration de l’Internet mobile. Pour maintenir sa position, la Suisse doit renforcer ses stratégies en e-gouvernement, protection des données et cybersécurité.
La Suisse : Un Leader en Compétitivité Numérique ?
La Suisse se positionne comme un acteur clé dans le domaine de la numérisation, récemment couronnée vice-championne selon le classement de la « compétitivité numérique » établi par l’école de commerce IMD de Lausanne, en partenariat avec Digital Switzerland. Ce revirement de situation est surprenant, surtout après que certains experts aient remis en question la capacité de numérisation du pays. Alors, pourquoi la Suisse a-t-elle grimpé de la cinquième à la deuxième place dans ce classement ?
Depuis 2017, l’IMD évalue les performances des principales économies mondiales en se basant sur 59 critères. Parmi ces critères, deux tiers proviennent de données objectives telles que la bande passante Internet, tandis que le reste est obtenu grâce à une enquête réalisée par l’IMD. Dans ce classement, Singapour domine, suivi du Danemark, de l’Irlande, et de Hong Kong.
Les Forces et Faiblesses de la Suisse
Ce classement met en avant trois dimensions clés. Dans le domaine du « savoir », la Suisse conserve sa première place pour la quatrième année consécutive. En « technologie », elle fait un bond impressionnant, passant de la dixième à la quatrième place. Cependant, en matière de « durabilité », ses progrès semblent limités, se classant à la cinquième position.
Le rapport souligne que la Suisse est un modèle de gouvernance solide, d’innovation et d’efficacité dans le transfert de connaissances. Elle excelle dans la protection de la propriété intellectuelle, l’accueil de professionnels étrangers et le transfert des connaissances académiques vers le secteur privé. Néanmoins, des signes de scepticisme persistent, notamment sur la fiabilité des données collectées, car certaines évaluations proviennent d’une enquête réalisée auprès de dirigeants, dont beaucoup sont des anciens de l’IMD.
De plus, la Suisse fait face à des défis dans des domaines essentiels, tels que la transformation des publications scientifiques en recherches concrètes, le cadre juridique pour les entrepreneurs, et le développement de l’Internet mobile à large bande. Ces faiblesses soulèvent des questions quant à la durabilité de sa position de leader.
Des experts du secteur, tout en reconnaissant les avancées, mettent en garde contre une surévaluation des résultats. Ils soulignent que malgré le potentiel élevé, la Suisse peine à en tirer pleinement parti. Le classement peut donc être perçu comme un appel à l’action plutôt qu’un motif de satisfaction.
Pour maintenir cette dynamique, des efforts supplémentaires sont nécessaires dans des projets clés comme l’E-ID et le dossier électronique du patient. Des voix s’élèvent également pour demander une attention accrue à l’e-gouvernement, à la protection des données et à la cybersécurité, domaines dans lesquels la Suisse doit impérativement progresser.
En somme, la Suisse doit adopter une stratégie ambitieuse pour renforcer ses compétences administratives et attirer des investissements ciblés, afin de garantir son avenir compétitif dans le paysage numérique mondial.