L’article explore la montée des habitants de résidences secondaires cherchant à vendre leurs propriétés avant une potentielle augmentation de l’impôt sur les plus-values annoncée par la chancelière Rachel Reeves. De nombreux propriétaires réduisent leurs prix pour attirer des acheteurs, incités par des inquiétudes fiscales et l’augmentation des taxes locales. Ce phénomène pourrait exacerber la crise du logement en augmentant la demande pour des biens locatifs, alors que les lois sur la location deviennent plus strictes, notamment en Écosse.
Le marché immobilier est en effervescence, une tendance qui a débuté il y a plusieurs semaines, depuis que la chancelière Rachel Reeves a laissé entendre qu’une hausse de l’impôt sur les plus-values pourrait être annoncée lors de son budget du 30 octobre. Cette anticipation a poussé de nombreux propriétaires de résidences secondaires à se dépêcher de vendre avant que des mesures fiscales ne prennent effet.
Actuellement, l’impôt sur les plus-values est appliqué aux bénéfices réalisés lors de la vente d’actifs, tels que des biens immobiliers qui ne constituent pas la résidence principale d’un vendeur. Pour les résidences secondaires et les biens locatifs, le taux d’imposition est de 18 % pour les contribuables de base et peut grimper à 24 % pour ceux dans les tranches supérieures. Cependant, compte tenu des récentes déclarations sur l’intention d’augmenter ce taux à 40 à 45 %, les propriétaires cherchent à se libérer de la charge fiscale imminente.
Dans certaines régions, des conseils municipaux ont le pouvoir de doubler, voire de tripler la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, comme cela est prévu au Pembrokeshire au Pays de Galles dès avril prochain. Ce climat d’incertitude a conduit à une augmentation des propriétés mises sur le marché, en particulier dans les destinations touristiques, comme indiqué par Rightmove.
Les vendeurs, préoccupés par les répercussions fiscales, sont souvent contraints de réduire leurs prix de manière significative : une baisse de 10 % est couramment observée, surtout dans la tranche de prix entre 500 000 et 700 000 livres. Plusieurs agents immobiliers, dont Josephine Ashby, affirment que le nombre de résidences secondaires disponibles à la vente a nettement augmenté alors que les propriétaires tentent de conclure des transactions avant l’annonce budgétaire. Pour certains, la possibilité de voir leurs propriétés devenir moins attractives incite à agir rapidement.
Dans ce contexte de vente précipitée, des experts notent que le chiffre global d’augmentation des prix immobiliers, affichant une hausse de 4,7 % par rapport à l’année précédente, ne reflète pas la réalité pour tous les segments du marché. Certaines propriétés, en particulier celles dans la catégorie des résidences secondaires, ont enregistré des baisses significatives.
Les changements de politiques fiscales, notamment l’éventuelle augmentation de l’impôt sur le revenu, provoquent des inquiétudes croissantes chez les propriétaires. De nombreux clients envisagent de vendre leurs biens, de crainte qu’une taxe plus lourde ne pèse sur leurs projets de retraite. La tendance semble se renforcer en Écosse où la législation imposée pour louer une résidence secondaire inclut de nouveaux frais et exigences, ajoutant au fardeau des propriétaires.
Pour de nombreux vendeurs, l’urgence de vendre avant la date fatidique du budget du 30 octobre motive leurs décisions. Par exemple, Ian Roberts et sa femme, qui possèdent une maison secondaire à Devon, ont mis leur propriété sur le marché, conscient de l’impact fiscal imminent. Ils craignent de devoir payer une facture d’impôt considérable suite à la potentielle hausse du taux d’imposition.
Le marché est actuellement saturé de propriétés à vendre, ce qui crée une opportunité pour les acheteurs. Les agents immobiliers signalent de fréquentes réductions de prix dans des zones prisées comme le West Sussex et le Kent. Dans ces régions, les propriétés de vacances sont souvent affichées à des prix inférieurs à ceux de l’année précédente, incitant à des offres rapides.
Des experts concluent que ces développements pourraient avoir un effet domino sur le marché locatif, intensifiant la crise du logement en réduisant le nombre de biens disponibles à la location. À l’heure actuelle, beaucoup de propriétaires de résidences secondaires sont déterminés à finaliser leurs ventes avant que la situation ne se complique davantage, alors que le sentiment d’insécurité quant aux politiques fiscales pèse lourdement sur leurs décisions.