L’affaire Ripple contre la SEC : Pourquoi la bataille juridique perdure malgré de nombreuses résolutions ?

La Securities and Exchange Commission (SEC) a connu une restructuration avec des licenciements récents, remettant en question les mesures d’application instaurées par l’ancienne administration. Dans ce contexte, l’affaire Ripple, accusée de vente de titres non enregistrés, reste en suspens. Malgré une victoire partielle pour Ripple en 2023, l’incertitude persiste, exacerbée par des relations croissantes avec la Maison Blanche. Plusieurs hypothèses existent sur les raisons de cette situation, mais aucune déclaration officielle n’a été faite.

Dans les dernières semaines, la Securities and Exchange Commission (SEC) a traversé une période de restructuration marquée par des licenciements. Après Coinbase, Consensys, Gemini et OpenSea, c’était au tour de Kraken de subir des coupes. Les initiatives d’application de la loi instaurées sous l’administration de l’ancien président de la SEC, Gary Gensler, semblent désormais être remises en question.

Cela indique que le gouvernement du président américain Donald Trump adoptera une approche différente de celle de son prédécesseur. La commissaire Hester Peirce, qui dirige actuellement la Crypto Task Force de la SEC, a publié une déclaration soulignant que l’organisme ne régulera plus le secteur par des mesures coercitives. Elle a déclaré : « La stratégie de l’ancienne Commission, qui consistait à transférer cette responsabilité à la Division de l’application de la loi, a eu des conséquences néfastes pour le public américain et l’industrie, entravant l’utilisation de l’expertise des professionnels de la Commission. »

Un cas reste cependant remarquablement en dehors de cette vague de licenciements : celui de Ripple, un point d’interrogation qui soulève des questions.

Contexte de l’affaire Ripple

L’affaire Ripple est l’une des plus anciennes et emblématiques dans le monde des cryptomonnaies. Au début des années 2010, alors que les réglementations sur les cryptomonnaies étaient embryonnaires, la SEC commençait tout juste à s’engager dans le domaine de l’application de la loi, avec le fameux « Rapport DAO » qui a établi le test Howey pour les cryptomonnaies.

En décembre 2020, la plainte contre Ripple a marqué un tournant pour l’ensemble du secteur crypto. Les accusations selon lesquelles la vente du token XRP par Ripple constituait une « offre de titres non enregistrée » ont servi de cadre pour les actions d’application de la loi à venir de la SEC.

Cela peut sembler surprenant aujourd’hui, mais l’affaire Ripple a débuté avant l’arrivée de Joe Biden et de Gensler à la tête de la SEC. Elle a vu le jour lors des derniers mois de la présidence de Trump, lorsque Jay Clayton était encore à la tête de l’agence. Pendant un certain temps, cela en a fait une anomalie. À l’époque où Gensler était perçu comme un commissaire « pro-crypto », XRP est resté dans l’ombre, n’étant pas disponible sur de nombreuses plateformes d’échange américaines, ce qui lui a fait manquer les phases de croissance de 2021 et 2022.

En tant que première affaire majeure dans le domaine des cryptomonnaies, les décisions entourant Ripple ont eu un impact significatif sur la direction juridique de l’industrie. En 2023, un jugement de la juge Analisa Torres a accordé à Ripple une victoire partielle, précisant que les ventes à l’aveugle de XRP ne constituaient pas des titres, car les acheteurs n’étaient pas informés qu’ils acquéraient XRP directement de Ripple.

Ce jugement était alors perçu comme une avancée majeure pour le secteur crypto. La SEC a tenté de contester cette décision, mais a échoué, et au cours de l’année suivante, l’affaire a progressé lentement, culminant avec une amende de 125 millions de dollars contre Ripple en août dernier.

En définitive, cette action d’application de la loi a été éclipsée par d’autres affaires plus médiatisées impliquant Coinbase, Uniswap et d’autres acteurs. Dans l’un des derniers gestes de l’administration Biden sortante, la SEC a fait appel du jugement de Torres le 15 janvier 2025, tandis que Ripple a déposé un avis de contre-appel le 15 octobre 2024, mais n’a pas encore formé d’appel.

Ripple et ses relations avec la Maison Blanche

Actuellement, l’affaire Ripple reste en suspens depuis le 31 janvier 2025. La SEC a soigneusement rejeté presque toutes les procédures et enquêtes sur les cryptomonnaies, mais Ripple demeure dans un état d’incertitude.

Cette situation est étrange pour plusieurs raisons. Premièrement, les arguments en faveur de l’appel sur Ripple ressemblent à ceux en cours dans une procédure parallèle concernant Coinbase, une affaire que la juge Katherine Polk Failla a certifiée en janvier. La SEC a choisi de ne pas poursuivre cette affaire, la rejetant le 27 février 2025.

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Deuxièmement, il semble que Ripple ait su gagner la faveur de la Maison Blanche. Ces derniers mois, Ripple a cherché à séduire Trump, notamment en organisant une rencontre entre son PDG, Brad Garlinghouse, et Trump à Mar-a-Lago et en faisant un don en XRP de 5 millions de dollars au fonds d’inauguration de Trump.

Bien qu’il soit difficile de tirer des conclusions définitives, ces gestes semblent avoir suscité un élan favorable au sein du cercle restreint de MAGA. En février, Donald Trump Jr. a commencé à suivre Ripple sur X, et récemment, le 2 mars, Trump a mentionné XRP comme l’une des cinq cryptomonnaies à inclure dans une Réserve Stratégique de Cryptomonnaies.

Dans un contexte où la Maison Blanche est perçue comme clientéliste, tout cela laisse penser que Ripple pourrait être bien positionné pour obtenir le soutien de la SEC. Cependant, l’affaire reste en suspens. Quelles pourraient être les raisons de cette situation ?

Trois hypothèses sur la situation actuelle de Ripple

La réalité derrière le mystère de Ripple est que les raisons pour lesquelles l’affaire est toujours en attente demeurent inconnues. Aucun représentant de la SEC ou avocat de Ripple n’a fait de commentaire à ce sujet. Toutefois, plusieurs explications potentielles peuvent être envisagées.

Contrairement à Coinbase, qui était…