Will Smith revient avec son nouvel album “Based on a True Story,” marquant une évolution musicale significative. Loin de son image de rappeur joyeux, il explore des thèmes sombres et introspectifs, notamment les répercussions de l’incident aux Oscars 2022. Bien qu’il aborde des réflexions profondes sur sa vie de milliardaire, son charme d’antan transparaît encore dans certains morceaux. Toutefois, son parcours de rédemption semble toujours en cours, oscillant entre succès et défis personnels.
Vous vous rappelez de l’époque où Will Smith était le rappeur joyeux et accessible ? Ce Fresh Prince décontracté et souriant derrière des titres emblématiques comme “Parents Just Don’t Understand,” le séduisant “Jiggy Wit It,” et l’hymne estival “Summertime” ?
Cependant, ce Will Smith semble lointain. En effet, son nouvel album, “Based on a True Story,” son premier depuis 2005, révèle une introspection profonde, souvent teintée d’excuses.
Une multitude de réflexions pèsent sur Smith, notamment les répercussions de l’incident controversé aux Oscars 2022, qui ont grandement affecté son image de bon gars. Même sans cet événement, Smith n’est plus le jeune prodige de “He’s the DJ, I’m the Rapper,” enregistré avec Jazzy Jeff, ni le presque trentenaire qui a fait son retour à la musique avec “Big Willie Style.”
Une Évolution Musicale
Dans “Based on a True Story,” la transformation la plus marquante réside dans l’abandon d’une grande partie de son approche musicale familière. Son flow, jadis fluide et engageant, a pris un tournant plus sombre et introspectif. Au lieu de s’en tenir à des thèmes légers, cet album plonge dans des réflexions psychologiques et des considérations sur ce que signifie être un milliardaire en proie à l’obscurité, comme le montre la chanson “Tantrum.”
Autrefois, Smith se plaisait à partager des anecdotes charmantes et des leçons de vie simples, mais “Based on a True Story” aborde des sujets plus denses et parfois moralisateurs. Dans “You Can Make It,” un des singles de l’album, il s’adresse à son public avec une approche plus prêchante, collaborant avec le Sunday Service Choir de Ye, ce qui lui a permis de grimper au sommet des charts Gospel de Billboard l’hiver dernier.
Une Réflexion sur le Passé
Cet album est censé illustrer son parcours de rédemption, tout en évitant de tomber dans le piège de la tentation. Pourtant, cela ne signifie pas que Smith a complètement perdu son charme. Par exemple, “Int. Barbershop Day,” bien que court, est un hommage au pop-hop old-school de West Philly, plein d’esprit et d’humour, où il aborde avec ironie les défis récents qu’il a rencontrés.
On pourrait penser que tout serait pardonné si Smith et Jazzy Jeff collaboraient à nouveau sur un album complet. Leur alchimie est toujours présente, surtout dans le morceau entraînant “You Lookin’ for Me ?” où Smith, tout en demeurant conscient des critiques, se bat pour redresser son image. Il reconnaît la désapprobation du public tout en affirmant sa résilience et sa volonté de progresser. Malgré tout, il semble que sa valeur personnelle soit encore liée à ses succès au box-office, plutôt qu’à une quête de guérison intérieure.
C’est lorsqu’il s’éloigne de son style habituel pour explorer des thèmes plus psychologiques que Smith peut perdre en énergie, comme dans “Tantrum,” où il se débat avec son ego et ses peurs. Même dans des passages plus sensuels, comme dans “Hard Times (Smile)” avec Teyana Taylor, il semble moins exprimer de la passion que de donner des leçons de vie.
Même ses interludes, où il utilise des éléments d’orgue d’église, semblent parfois éloignés de la magie qu’il avait autrefois. Bien que “Based on a True Story” présente des moments de réflexion intéressants, il est clair que Will Smith, tout en cherchant à évoluer, continue de naviguer dans des eaux complexes pour redéfinir son identité musicale.