Langue : Allemand Économie en difficulté : Les experts avertissent que le soutien financier sera inefficace sans une réduction de la bureaucratie – n-tv.de

Le gouvernement fédéral a dévoilé un plan financier ambitieux pour revitaliser l’économie, mais les acteurs économiques doutent d’une reprise rapide en raison de la bureaucratie et d’une pénurie de main-d’œuvre. Bien que les marchés aient réagi positivement, les experts prévoient que les effets significatifs ne se feront sentir qu’en 2026-2027. Des défis subsistent, notamment un déficit de postes dans les domaines STEM, et des risques d’inflation liés à une demande accrue.

Le gouvernement fédéral met en place un nouveau plan financier destiné à revitaliser une économie en difficulté. Toutefois, de nombreux acteurs économiques estiment qu’il est peu probable d’observer des résultats immédiats. Les experts plaident en faveur d’une réduction de la bureaucratie au lieu de se contenter d’injecter davantage de fonds dans les projets d’infrastructure.

Un plan financier ambitieux mais des résultats incertains

Avec ce nouveau paquet financier de plusieurs milliards d’euros, l’objectif est de redynamiser une économie qui peine à se relever. Cependant, les acteurs du secteur économique ne croient pas à une reprise rapide. La pénurie récurrente de main-d’œuvre, les longs délais administratifs et des processus d’appel d’offres complexes sont autant d’obstacles qui risquent de retarder les résultats escomptés, alors que l’économie se contracte depuis deux ans.

Marc Tenbieg, directeur général de la Fédération allemande des petites et moyennes entreprises (DMB), qui représente un grand nombre de PME, déclare : « Il ne suffit pas de simplement injecter plus de fonds dans des projets d’infrastructure. » Les lourdeurs bureaucratiques, les exigences européennes compliquées en matière d’appels d’offres et le manque de personnel ont souvent conduit à une utilisation inefficace des fonds de soutien par le passé. En revanche, les marchés financiers ont immédiatement réagi positivement à cette réforme, propulsant l’indice boursier allemand Dax à des niveaux inédits cette semaine. Les secteurs de la construction et de l’armement sont perçus comme les principaux bénéficiaires de ce plan.

Des perspectives économiques à long terme

Les initiatives du gouvernement berlinois ont également renforcé la valeur de l’euro et ont fait grimper les rendements des obligations d’État dans la zone euro. Le rendement des obligations d’État à dix ans a atteint temporairement 2,938 %, un niveau inédit depuis octobre 2023. Malgré cette réaction rapide sur les marchés, les économistes ne prévoient pas de reprise économique avant l’année prochaine. « Les effets significatifs sont attendus pour 2026 et 2027, lorsque les autorités publiques commenceront à attribuer davantage de contrats et que les entreprises auront élargi leurs capacités, » affirme Cyrus de la Rubia, économiste en chef de la Hamburg Commercial Bank.

L’Institut allemand de recherche économique (DIW) anticipe que le fonds d’infrastructure pourrait « booster la performance économique de plus de 2 % par an en moyenne au cours des dix prochaines années ». Suite à l’accord sur des dépenses accrues en matière de défense et d’infrastructure, le DIW prévoit désormais une croissance économique de 2,1 % pour 2026, contre une prévision antérieure de 1,1 %.

Les leaders industriels, confrontés à des coûts élevés en matière de main-d’œuvre et d’énergie, ainsi qu’à des suppressions d’emplois, ne se montrent pas immédiatement enthousiastes. « Il est encore trop tôt pour instaurer une réelle confiance en ce qui concerne les décisions d’investissement, » explique Ulrich Flatken, directeur général de Mecanindus Vogelsang, un fabricant de pièces pour l’industrie automobile et d’autres secteurs, employant environ 450 personnes. « Attendons de voir si de véritables réformes structurelles seront intégrées dans les discussions en cours entre l’Union et le SPD, » ajoute-t-il.

La situation est préoccupante, notamment avec une prévision de départ d’environ 340 000 diplômés STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) du marché d’ici 2035. Cette situation pourrait aggraver le déficit actuel de 130 000 postes vacants dans les domaines de l’ingénierie et de l’informatique. « Nous avons besoin de plus de capacités d’ingénierie pour mettre en œuvre ce vaste plan d’investissement dans des projets concrets, ce qui nécessitera plusieurs années, » souligne Adrian Willig, directeur de l’association des ingénieurs allemands (VDI).

Enfin, certains experts mettent en garde contre le risque de surchauffe économique si les capacités de production ne sont pas augmentées. « Sans cela, il existe un risque que la forte demande engendrée par ces paquets d’investissement entraîne une hausse significative de l’inflation, » explique Robert Grundke, économiste à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).