L’article explore les différents avis sur l’expérience nécessaire pour gravir l’Everest, mettant en lumière la montée d’alpinistes inexpérimentés, notamment des influencers comme Inoxtag, qui a documenté son ascension dans le film « Kaizen ». La disponibilité de forfaits économiques et luxueux pour l’Everest a facilité l’accès à ce sommet. Cependant, des critiques s’élèvent contre la banalisation de cette ascension, soulignant les dangers et la méfiance envers les alpinistes non préparés lors des ascensions récentes.
Les opinions sur l’expérience nécessaire pour atteindre le sommet de l’Everest varient considérablement. Des alpinistes légendaires comme Reinhold Messner, qui a conquis le sommet en 1978 sans oxygène après avoir réussi des ascensions sur d’autres montagnes prestigieuses, contrastent avec des grimpeurs moins expérimentés d’aujourd’hui. Des individus, principalement d’Inde et de Chine, tentent récemment l’ascension sans préparation adéquate, avec des conséquences tragiques.
Depuis la première ascension en 1953 par Edmund Hillary et Tenzing Norgay, plus de 12 000 personnes ont réussi à atteindre le sommet, selon les données de l’Himalayan Database, avec près de la moitié des réussites survenues au cours de la dernière décennie.
Une ascension à moindre coût pour 30 000 dollars
Actuellement, le trajet vers le sommet est facilité par des chemins en glace, des cordes fixes et des échelles. Pour environ 30 000 dollars, les grimpeurs peuvent opter pour une expérience économique, tandis que des agences plus établies facturent entre 70 000 et 100 000 dollars. Pour ceux recherchant le luxe, un forfait à 450 000 dollars inclut des services comme des transferts en hélicoptère vers Katmandou et des nuitées dans des hôtels haut de gamme.
Ce printemps, environ 670 ascensions ont été ajoutées, dont celle d’Inès Benazzouz, alias Inoxtag, un jeune Youtubeur de 22 ans qui a connu un grand succès sur la plateforme avec plus de huit millions d’abonnés.
Inoxtag, influencé par les aventures virtuelles de jeux comme « Fortnite » et « Minecraft », a décidé d’explorer le monde réel et a alloué un an pour préparer son ascension. Son projet aurait coûté de 600 000 à 2 millions d’euros selon les estimations.
Au camp de base, chaque année, un village de tentes s’organise sur le glacier du Khumbu, offrant des commodités inattendues pour une région aussi rude, allant de cours de yoga à des mets cuisinés par des chefs internationaux.
Le documentaire « Kaizen » fait sensation
Le documentaire « Kaizen », qui retrace l’aventure d’Inoxtag, connaît un grand succès en salles, en France, au Luxembourg, et en Belgique. Malgré sa disponibilité gratuite sur Youtube, le film a attiré un nombre considérable de spectateurs, atteignant 34 millions de vues depuis sa sortie.
Bien que de nombreux internautes saluent son parcours, certains critiques soulignent que son ascension pourrait banaliser l’Everest. Des alpinistes expérimentés pointent que gravir le sommet avec de l’oxygène est devenu une entreprise accessible, remettant en question le sens de l’exploit.
Marc Batard, un alpiniste de renom, souligne que l’esprit de l’escalade s’éloigne des valeurs traditionnelles. Les critiques proviennent surtout d’anciens alpinistes, inquiets que l’accessibilité accrue du sommet réduise l’essence de l’ascension.
Les réserves concernant Inoxtag
Il existe plusieurs réserves autour du projet d’Inoxtag. Dominik Müller, guide de montagne, explique que les grimpeurs inexpérimentés peuvent représenter un danger pour eux-mêmes et pour les autres. Il est essentiel d’acquérir des compétences techniques avant de se lancer dans une telle aventure.
Inoxtag, néanmoins, a pris des mesures sérieuses pour sa préparation. Il a engagé des experts, suivi un programme d’entraînement rigoureux et appris les fondamentaux de l’alpinisme avant de se lancer dans l’ascension. Son guide, Mathis Dumas, a observé qu’Inoxtag a fait preuve d’une approche réfléchie et détaillée pendant sa préparation.
Avec un film qui ne glorifie pas la montagne, « Kaizen » met en lumière les nombreux défis et dangers de l’ascension. Il montre les incidents tragiques qui se produisent régulièrement sur l’Everest ainsi que la réalité des conditions climatiques extrêmes et des embouteillages dûs à un grand nombre d’alpinistes inexpérimentés.
Si « Kaizen » devait être qualifié d’un roman évolutif, il décrirait sans doute comment