L’avis du Guardian sur les conservateurs : compte à rebours vers l’oubli | Éditorial


“So commence le compte à rebours vers l’oubli », a écrit le député travailliste et chroniqueur Chris Mullin le jour de l’an 2010, alors qu’il envisageait les élections générales à venir, que le parti travailliste a dûment perdues. Aujourd’hui, en revanche, la Grande-Bretagne est encore à deux ans de ses prochaines élections. Cependant, le fatalisme parmi la génération actuelle de députés conservateurs est tel qu’il y a déjà une humeur et un sentiment de fin d’ère dans le parti au pouvoir.

Prenons le cas de Chloe Smith, qui détient Norwich North avec une majorité de 4 738 voix. Mme Smith n’a que 40 ans et a fait partie du cabinet jusqu’au mois dernier. Sa décision de se retirer de la politique cette semaine est une décision que d’autres suivront également. Son collègue Will Wragg (34 ans, Hazel Grove, majorité 4 423) le fait déjà. Matt Hancock pourrait être le prochain à sortir d’ici. Les entreprises de lobbying signalent une augmentation des demandes d’emploi discrètes à l’intérieur de Westminster, tandis que le siège des conservateurs a demandé à ses députés de clarifier leurs plans. Ce dernier compte à rebours vers l’oubli a commencé tôt.

Il y a des raisons objectives au pessimisme conservateur. Partygate et la débâcle des réductions d’impôts ont laissé des dommages durables. La crise du coût de la vie est plus profonde que jamais. Les revenus des ménages devraient baisser pendant deux ans. La part de l’électorat qui pense que les conservateurs gèrent mal l’économie est actuellement de 81 %. Rishi Sunak a de meilleures notes que Boris Johnson ou Liz Truss mais elles sont toujours négatives. Le classement du parti conservateur est bien pire. L’avance du Labour dans les sondages est toujours d’environ 20 points.

M. Sunak a également du mal à maîtriser le navire conservateur incontrôlable à Westminster. Des nominations douteuses au cabinet – Dominic Raab est le dernier sous les projecteurs récemment quitté par Gavin Williamson – ont nui à sa réputation. Son incapacité à contrôler le parti mieux que ses prédécesseurs est mise en lumière par les décisions de M. Johnson et de Mme Truss cette semaine de se joindre à une révolte d’arrière-ban contre l’interdiction des nouveaux parcs éoliens terrestres. M. Sunak a déjà dû reporter un vote pour forcer les conseils locaux à atteindre les objectifs de construction de logements auxquels plus de 50 de ses députés se sont opposés. M. Sunak peut avoir une majorité nominale de 69, mais il ne peut pas donner suite à la politique. C’est précisément ce qui a fait pour Mme Truss sur la fracturation hydraulique.

Le prochain exemple pourrait être l’immigration. Les chiffres record de la migration nette cette semaine montrent à la fois que les politiques gouvernementales ne fonctionnent pas et que les ministres ne savent pas quoi faire à ce sujet. Étant donné que le contrôle de l’immigration est crucial pour certains électeurs conservateurs de base, les ministres réagissent en faisant des promesses farfelues et non livrables. Déportation vers Rwanda était (et est) un. Le dernier en date vise à empêcher les étudiants étrangers de fréquenter toutes les universités d’élite, sauf une poignée. Cela mettrait en faillite de nombreux collèges et inverserait l’expansion des étudiants étrangers en 2019 pour combler l’effondrement du nombre d’étudiants et des revenus universitaires causé par le Brexit.

Le plus grand défi de l’année pour le moral de M. Sunak et des conservateurs est potentiellement encore imminent. Les grèves du Royal College of Nursing en décembre ont opposé la main-d’œuvre la plus admirée de Grande-Bretagne à un gouvernement impopulaire. Il ne peut y avoir qu’un seul gagnant. L’opinion publique, déjà notoirement favorable aux autres groupes en grève cet hiver, va se durcir. Pour le parti conservateur, commencer une bataille avec les infirmières suggérerait non seulement de la confusion, mais un souhait de mort.

Les partisans des partis d’opposition réagissent naturellement avec prudence à ces signes de défaitisme conservateur. Ils craignent que cela ne dure pas. Ils rappellent comment des espoirs similaires ont été anéantis dans le passé. Ils craignent que les travaillistes n’aient pas encore fait assez pour sceller l’accord avec l’électorat. Ces inquiétudes sont compréhensibles. Mais ils peuvent aussi sous-estimer le changement d’humeur nationale et son ampleur. La vraie question qui se pose au parti conservateur cet hiver n’est pas tant de savoir s’il peut récupérer mais si, dans son état actuel, il peut tenir jusqu’en 2024.





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