Le Burkina Faso donne un mois aux troupes françaises pour partir, selon les médias locaux


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Le régime militaire du Burkina Faso a déclaré à la France qu’il souhaitait que ses troupes stationnées dans le pays partent d’ici un mois, a rapporté samedi l’agence de presse officielle AIB.

« Le gouvernement burkinabé a dénoncé mercredi dernier l’accord qui régit, depuis 2018, la présence des forces armées françaises sur son territoire », a déclaré l’AIB, ajoutant que les autorités avaient donné un mois à la France pour achever son retrait.

Une source proche du gouvernement a précisé qu’il ne s’agissait « pas de la rupture des relations avec la France. La notification ne concerne que les accords de coopération militaire ».

La France compte 400 soldats des forces spéciales stationnés au Burkina, dirigé par la junte, pour combattre une insurrection islamiste, mais les relations se sont détériorées ces derniers mois.

Des sources proches du dossier ont indiqué à l’AFP que l’option préférée de la France serait de redéployer ses forces dans le sud du Niger voisin, où près de 2 000 soldats français sont déjà stationnés.

La junte militaire, dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, a pris le pouvoir en septembre dernier lors du deuxième coup d’État dans l’ancienne colonie française en huit mois.

Le régime de Traoré cherche à raviver les liens avec la Russie depuis son coup d’État.

Les troupes françaises se sont retirées du Mali l’année dernière après qu’un coup d’État de 2020 dans l’ancienne colonie française a vu ses dirigeants se rapprocher également de la Russie.

Démonstrations

Des manifestants se sont rassemblés vendredi à Ouagadougou, la capitale du Burkina, pour exiger que l’ambassadeur de France quitte le pays et que la base militaire française y soit fermée.

Plusieurs centaines ont afflué sur une place centrale portant des pancartes avec des slogans tels que « Armée française, dégagez ».

Mohamed Sinon, l’un des principaux dirigeants du collectif qui a appelé à la manifestation, a déclaré qu’il s’agissait de montrer son soutien au chef de la junte Traoré et aux forces de sécurité combattant les djihadistes.

« Nous sommes un mouvement panafricain et nous voulons une coopération entre le Burkina Faso et la Russie, mais aussi le renforcement de l’amitié et de la coopération avec la Guinée et le Mali », a-t-il ajouté.

Les manifestants portaient d’énormes affiches montrant les présidents du Mali et de la Guinée – tous deux également arrivés au pouvoir lors de coups d’État – ainsi que le président russe Vladimir Poutine.

En octobre, des manifestants anti-France se sont rassemblés devant l’ambassade du pays à Ouagadougou et le centre culturel français a été attaqué.

Une autre manifestation devant l’ambassade a suivi en novembre, et plus tôt ce mois-ci, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que la junte lui avait demandé de remplacer l’ambassadeur Luc Hallade après qu’il ait ébouriffé des informations sur la détérioration de la situation sécuritaire au Burkina.

Le Mali « pays frère »

Le Burkina Faso a remercié samedi son voisin du nord, le Mali, pour son aide dans le récent sauvetage de 66 femmes, enfants et bébés de djihadistes présumés après une semaine de captivité.

Le porte-parole du gouvernement, Jean-Emmanuel Ouedraogo, a également déclaré à la télévision publique RTB que les 66 captifs libérés, dont 27 mineurs et quatre bébés, se portaient bien.

« Toutes les dispositions ont été prises pour qu’ils retrouvent la sérénité et après tout cela, nous pouvons envisager leur retour dans leurs familles respectives », a-t-il ajouté.

Les captifs ont été enlevés par des djihadistes présumés dans la région nord du Sahel il y a un peu plus d’une semaine.

Au cours de son interview télévisée, Ouedraogo a rendu hommage au « pays frère » le Mali, affirmant qu’il avait surveillé leur frontière commune « afin de pouvoir suivre la trace des ravisseurs et des femmes ».

Les deux pays combattent une insurrection djihadiste de longue date qui a coûté la vie à des milliers de personnes et contraint des millions de personnes à fuir leur foyer.

Plus tôt samedi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans deux grandes villes du nord, Djibo et Kongoussi, toutes deux soumises à des raids djihadistes et à un blocus qui rend de plus en plus difficile leur ravitaillement.

Les manifestants ont réclamé du ravitaillement et ont remercié les forces de sécurité d’avoir secouru les femmes.

Les manifestations ont eu lieu deux jours seulement après qu’une série d’attaques dans le nord du pays a coûté la vie à une trentaine de personnes, dont la moitié étaient membres d’une force auxiliaire soutenant l’armée.

Traoré a déclaré en décembre que son objectif était de « reconquérir le territoire occupé par les hordes de terroristes ».

(AFP)



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