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Ouagadougou (AFP)- Le chef militaire du Burkina Faso a déclaré vendredi qu’il n’y avait pas de rupture dans les relations diplomatiques avec la France, à laquelle il a demandé de retirer ses forces, et a nié la présence de mercenaires russes Wagner dans le pays.
L’ancienne puissance coloniale française avait des forces spéciales basées à Ouagadougou, mais sa présence avait fait l’objet d’un examen minutieux alors que le sentiment anti-français dans la région grandissait, Paris retirant son ambassadeur au Burkina en raison des demandes de la junte.
« La fin des accords diplomatiques, non ! a déclaré le capitaine Ibrahim Traoré dans une interview télévisée avec des journalistes burkinabés. « Il n’y a pas de rupture dans les relations diplomatiques ni de haine contre un Etat en particulier », a-t-il ajouté.
Traoré a poursuivi en niant qu’il y ait eu des mercenaires du groupe russe Wagner déployés au Burkina Faso, alors même que la junte a entretenu des liens avec Moscou.
« On a entendu partout que Wagner est à Ouagadougou (…) (cette rumeur) a été créée pour que tout le monde prenne ses distances avec nous », a-t-il dit.
Paris a confirmé le mois dernier que les troupes des forces spéciales, déployées pour aider à combattre une insurrection djihadiste qui dure depuis des années, partiraient d’ici un mois.
C’est la colère au sein de l’armée face à l’incapacité du gouvernement à endiguer une insurrection djihadiste qui fait rage depuis 2015 et qui a alimenté deux coups d’État au Burkina Faso l’année dernière.
La violence des insurgés liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique a tué des milliers de personnes et contraint environ deux millions d’autres à fuir leur foyer.
Conflit sanglant
Pays enclavé situé au cœur du Sahel de l’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso est l’un des pays les plus instables et les plus pauvres du monde.
Il est aux prises avec une insurrection djihadiste qui a déferlé depuis le Mali voisin en 2015.
Des milliers de civils, de soldats et de policiers ont été tués, plus de deux millions de personnes ont fui leurs foyers et environ 40 % du pays échappe au contrôle du gouvernement.
La colère au sein de l’armée face au bilan croissant a déclenché deux coups d’État en 2022, dont le plus récent a eu lieu le 30 septembre, lorsque Traoré, 34 ans, a pris le pouvoir.
Il s’en tient à l’engagement pris par la junte précédente d’organiser des élections pour un gouvernement civil d’ici 2024.
Après que la junte au pouvoir au Mali a forcé les troupes françaises à partir l’année dernière, les officiers de l’armée qui dirigeaient le Burkina Faso voisin ont emboîté le pas, demandant à Paris de vider sa garnison.
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Sous le président Emmanuel Macron, la France retirait déjà ses troupes dans la région du Sahel, qui, il y a quelques années à peine, comptaient plus de 5 000 hommes, soutenus par des avions de chasse, des hélicoptères et des véhicules de combat d’infanterie.
Il en reste environ 3 000, mais les départs forcés du Mali et du Burkina Faso – ainsi que de la République centrafricaine au sud l’année dernière – soulignent à quel point les vents anti-français se renforcent.
© 2023 AFP
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