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Le Canada a rapatrié deux femmes et deux enfants d’un camp dans le nord-est de la Syrie pour les membres présumés de l’EIIL (EIIL) et leurs familles, une décision qui a été bien accueillie par les groupes de défense des droits qui demandent depuis longtemps que les citoyens canadiens soient autorisés à revenir.
Le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau a confirmé mercredi que les quatre citoyens canadiens avaient été rapatriés.
Il a également remercié les autorités syriennes pour leur coopération et « leurs efforts pour fournir des soins aux personnes détenues dans une situation de sécurité extrêmement difficile et des circonstances défavorables », a déclaré Affaires mondiales Canada dans un communiqué.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a indiqué mercredi qu’Oumaima Chouay, 27 ans, avait été arrêtée à l’aéroport de Montréal à son retour de Syrie mardi soir et accusée d’infractions de « terrorisme ».
Kimberly Polman, 50 ans, a été brièvement détenue à son atterrissage mercredi matin et relâchée, ont indiqué son avocat à l’agence de presse AFP et aux médias canadiens.
Aucune information sur les deux enfants n’a été divulguée.
Pendant des années, des groupes de défense des droits et des politiciens de l’opposition ont exhorté le gouvernement canadien à rapatrier des dizaines de ses citoyens détenus dans des camps du nord-est de la Syrie, affirmant qu’ils croupissaient dans des conditions «inhumaines» sans être accusés d’un crime.
Le Canada fait partie de plusieurs pays occidentaux qui subissent des pressions publiques pour rapatrier les citoyens qui ont rejoint ou vécu sous l’EIIL, qui avait pris le contrôle de vastes étendues de territoire en Syrie et en Irak.
Human Rights Watch Canada a déclaré dans un rapport de juin 2020 qu’au moins 47 citoyens canadiens, dont 26 enfants, étaient détenus par les autorités dirigées par les Kurdes dans les camps.
Chouay faisait l’objet d’une enquête depuis 2014 par l’Équipe intégrée de la sécurité nationale, l’escouade antiterroriste du Canada, a indiqué la GRC dans un communiqué mercredi. Elle fait face à quatre accusations criminelles, dont celle de participation à des activités de « groupe terroriste ».
Chouay a été faite prisonnière en 2017 par les Forces démocratiques syriennes, une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par les États-Unis, et elle a été détenue au camp d’al-Roj en Syrie, a déclaré l’inspecteur de la GRC David Beaudoin lors d’une conférence de presse.
Polman, qui aurait été en mauvaise santé, a passé trois ans dans un camp de détention après s’être rendue en Syrie en 2015 pour épouser un combattant de l’EIIL, ce qu’elle a ensuite déclaré publiquement regretter.
« Rapatrier, de toute urgence, tous les citoyens canadiens détenus dans le nord-est de la Syrie, en donnant la priorité aux enfants, aux personnes nécessitant une assistance médicale urgente et aux autres détenus particulièrement vulnérables », Human Rights Watch Canada tweeté mardi soir alors que la nouvelle de la libération des femmes a éclaté.
Rapatrier, de toute urgence, tous les citoyens canadiens détenus dans le nord-est de la Syrie, en accordant la priorité aux enfants, aux personnes nécessitant une assistance médicale urgente et aux autres détenus particulièrement vulnérables. https://t.co/UNgtKpUU0q https://t.co/JCEhHnYoM7
— Human Rights Watch Canada (@HRWcanada) 25 octobre 2022
S’adressant aux journalistes à Ottawa mercredi, la députée du Nouveau Parti démocratique Heather McPherson a salué le rapatriement des quatre Canadiens, mais a déclaré que des dizaines d’autres étaient toujours détenus.
« Il est bien trop tard. Il y a encore des dizaines de Canadiens, y compris des enfants canadiens, qui vivent dans des conditions épouvantables dans le nord de la Syrie », a déclaré McPherson.
« Le gouvernement du Canada a déclaré qu’il était impossible de rapatrier ces Canadiens. Et je pense que ce que nous voyons aujourd’hui… c’est que c’est très possible, que le Canada a toujours eu la capacité », a-t-elle déclaré.
En 2020, le Canada a rapatrié une fillette orpheline de cinq ans de Syrie après que son oncle a intenté une action en justice contre le gouvernement. Un autre enfant a également été rapatrié en 2021, tout comme sa mère quelques mois plus tard.
Les responsables des droits de l’homme des Nations Unies ont salué ce premier cas de rapatriement, affirmant qu’il était « absolument urgent que les femmes et les enfants » soient autorisés à retourner dans leur pays d’origine.
« Nous avons constaté que les conditions pour les femmes et les enfants dans ces camps de détention syriens atteignaient le seuil de la norme pour la torture, les traitements inhumains et dégradants en vertu du droit international », ont-ils déclaré en octobre 2020.
Le Canada avait précédemment déclaré que son absence de présence diplomatique en Syrie compliquait les efforts pour rapatrier les citoyens détenus dans les camps. Il a également fait valoir que ces rapatriements pourraient poser un risque pour la sécurité du pays.
Dans sa déclaration de mercredi, Affaires mondiales Canada a déclaré que la sécurité de tous les Canadiens, tant au pays qu’à l’étranger, restait une priorité absolue.
« Le Canada a mené l’opération sur cette base et a assuré la santé et le bien-être des 4 Canadiens », a-t-il déclaré, remerciant les États-Unis pour leur aide dans l’opération.
« Le Canada ne peut pas fournir d’informations sur les individus pour des raisons de confidentialité et ne peut pas partager les détails du rapatriement pour des raisons de sécurité opérationnelle. »
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