Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte la toute première résolution sur le Myanmar


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Nations Unies (États-Unis) (AFP) – Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé mercredi la junte du Myanmar à libérer Aung San Suu Kyi alors qu’elle adoptait sa toute première résolution sur la situation dans ce pays d’Asie du Sud-Est en proie à la tourmente.

Le Conseil de 15 membres est divisé sur le Myanmar depuis des décennies et n’a pu auparavant s’entendre que sur des déclarations officielles sur le pays, qui est sous régime militaire depuis février 2021.

Suu Kyi, 77 ans, est prisonnière depuis que l’armée a renversé son gouvernement il y a près de deux ans et a violemment réprimé la dissidence.

La résolution de mercredi « exhorte » la junte à « libérer immédiatement tous les prisonniers détenus arbitrairement », y compris Suu Kyi et l’ex-président Win Myint.

Il exige également « l’arrêt immédiat de toutes les formes de violence » et demande à « toutes les parties de respecter les droits de l’homme, les libertés fondamentales et l’État de droit ».

L’adoption a marqué un moment d’unité relative du Conseil dans une année au cours de laquelle les divisions ont été exacerbées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Toute opportunité pour le Conseil de sécurité de s’exprimer d’une seule voix forte et unie sur n’importe quelle question et en particulier sur le Myanmar serait la bienvenue », a déclaré le porte-parole du secrétaire général Antonio Guterres avant le vote.

Le texte a été adopté avec 12 voix pour. Les membres permanents Chine et Russie se sont abstenus, choisissant de ne pas exercer de droit de veto à la suite d’amendements à la formulation. L’Inde s’est également abstenue.

Des diplomates ont déclaré que la seule résolution existante du Conseil concernant le Myanmar était celle adoptée par l’ONU en 1948 approuvant l’adhésion du pays à l’organisation mondiale.

En 2008, le Conseil n’a pas réussi à adopter un projet de résolution sur le Myanmar après que Pékin et Moscou ont opposé leur veto.

Puis, en décembre 2018, la Grande-Bretagne a fait une autre tentative à la suite de la crise des Rohingyas qui a vu 700 000 personnes fuir le Myanmar vers le Bangladesh voisin, mais aucun vote n’a eu lieu.

La Grande-Bretagne a commencé à faire circuler un projet de texte de la résolution de mercredi en septembre. Plusieurs amendements ont été apportés pour assurer son adoption, disent les observateurs de l’ONU.

Les termes relatifs à la détermination du Conseil d’utiliser tous ses pouvoirs si le Myanmar n’adhérait pas à la résolution auraient été abandonnés.

Plusieurs membres se sont également opposés à une disposition demandant au secrétaire général de l’ONU de faire rapport au Conseil sur la situation au Myanmar tous les 60 jours.

Au lieu de cela, la résolution demande au secrétaire général ou à son envoyé de faire rapport d’ici le 15 mars 2023 en coordination avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).

Le Conseil a publié une déclaration unifiée sur le Myanmar depuis que le coup d’État a mis fin à la brève période de démocratie du pays.

L’armée a allégué une fraude électorale généralisée lors des élections de novembre 2020, remportées de manière retentissante par le parti de la Ligue nationale pour la démocratie de Suu Kyi, bien que des observateurs internationaux aient déclaré que le scrutin était largement libre et équitable.

Un tribunal de la junte a déclaré la lauréate du prix Nobel coupable de chacun des 14 chefs d’accusation entendus jusqu’à présent, y compris la corruption, et l’a emprisonnée pendant 26 ans.

Des groupes de défense des droits ont critiqué le procès comme une imposture visant à retirer définitivement la figure de proue de la démocratie de la scène politique du Myanmar.

La répression de l’armée contre les manifestants pro-démocratie a tué plus de 2 500 personnes, selon un groupe de surveillance local.



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