Après sa victoire électorale, Donald Trump se trouve en position de gouverner avec un mandat clair, mais la question de la dette américaine demeure un défi majeur. La dette publique atteint 35,5 trillions de dollars, et ses projets de dépenses massives pourraient l’aggraver. Les mesures pour financer ces promesses restent floues, tandis que des préoccupations émergent concernant l’inflation et la capacité de Trump à gérer cette situation, impactant potentiellement l’économie et les marchés financiers.
Réductions fiscales, tarifs douaniers sévères et déréglementation : Après sa victoire électorale, Donald Trump se trouve en position de gouverner sans trop d’opposition. Cependant, un obstacle majeur subsiste : la question préoccupante de la dette américaine, un sujet que même lui ne pourra ignorer indéfiniment.
Donald Trump, nouvel élu président des États-Unis, prendra ses fonctions à la Maison Blanche le 20 janvier. Les experts se penchent maintenant sur l’impact de ses nombreuses promesses de campagne durant son nouveau mandat et celles qui n’étaient que des promesses vides. Ce qui est certain, c’est que Trump a un mandat clair pour réaliser ses ambitions.
Cette fois-ci, il ne s’est pas seulement imposé lors de l’élection présidentielle, mais il a également remporté une majorité des voix exprimées, contrairement à 2016. En parallèle, les républicains ont consolidé leur position au Sénat et semblent également susceptibles de conserver leur majorité à la Chambre des représentants.
Un mandat puissant pour Trump
Avec une telle dynamique, Trump est bien positionné pour gouverner sans trop d’opposition et appliquer son slogan ‘Make America Great Again’ (MAGA) selon ses propres termes. Cependant, un seul aspect pourrait freiner ses ambitions en matière de droits de douane, d’immigration illégale et de croissance économique via des politiques fiscales : la dette nationale qui s’accroît rapidement aux États-Unis. Les coûts liés à ses projets pourraient bien être le seul frein à son programme.
Les principaux éléments de l’agenda de Trump impliquent des dépenses massives. Par exemple, la prolongation de sa réforme fiscale de 2017, qui bénéficie principalement aux ménages à hauts revenus, pourrait coûter plus de 5 trillions de dollars. Un indicateur de la charge que pourrait représenter son deuxième mandat est la hausse de la dette de 8,4 trillions de dollars durant son premier mandat.
La dette : un défi croissant
Actuellement, la dette publique américaine atteint des sommets vertigineux de 35,5 trillions de dollars, représentant environ 123 % du PIB, en partie à cause de la présidence de Joe Biden. Si Trump met en œuvre son plan de dépenses, la dette pourrait augmenter d’un cinquième par rapport à l’économie actuelle. Les États-Unis figurent déjà parmi les dix nations les plus endettées au monde, et un maintien de cette tendance pourrait propulser Washington dans le top 5 des pays débiteurs globaux. À long terme, une telle frénésie de dépenses pourrait avoir de graves conséquences.
Quant à la manière dont Trump prévoit de financer ses promesses, peu de détails ont été révélés jusqu’à présent. Il a mentionné des coupes budgétaires, telles que l’éventuelle suppression du ministère de l’Éducation et la réduction des subventions pour la transition énergétique. Les droits de douane pourraient représenter une source de revenus significative, avec des estimations suggérant qu’un tarif général de 10 % pourrait rapporter environ 2 trillions de dollars au gouvernement américain dans la prochaine décennie.
Outre la menace d’une nouvelle hausse de la dette, l’élection de Trump pourrait entraîner une inflation accrue, avec des économistes le désignant déjà « roi de l’inflation ». La combinaison de déficits massifs et de tarifs douaniers pourrait provoquer une hausse des prix généralisée, conduisant la Réserve fédérale à maintenir des taux d’intérêt plus élevés que prévu, ce qui compliquerait encore davantage la situation de la dette américaine.
Les marchés financiers commencent également à montrer des signes d’inquiétude. La banque JP Morgan prévoit que la Fed ne réduira les taux d’intérêt qu’à environ 3,5 % l’an prochain. Une autre banque d’investissement, Nomura, s’attend à une unique baisse des taux l’année prochaine, jusqu’à ce que les effets des tarifs douaniers de Trump soient en partie absorbés. En outre, Trump envisage déjà de nommer un remplaçant pour le président de la Fed, Jerome Powell, dont le mandat se termine en 2026, ce qui pourrait compromettre l’indépendance de la banque centrale.
Les marchés obligataires, quant à eux, envoient des signaux d’alerte. Suite à la victoire de Trump, une vente massive a eu lieu, avec des rendements des obligations à dix ans atteignant des niveaux inédits depuis l’été. Les investisseurs s’interrogent sur la capacité de Trump à gérer la dette croissante, et si cette situation pourrait entraîner une restriction des financements pour le gouvernement américain. Si les taux restent en dessous de 4,5 %, la situation pourrait rester gérable, mais au-delà, la dynamique économique pourrait changer radicalement.