Le « début de la guérison » ?

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Statut : 19.12.2022 11h05

Le Premier ministre néerlandais Rutte veut commenter aujourd’hui le passé esclavagiste du pays – une sorte d’excuse est attendue. Exactement ce que Rutte dira reste nébuleux. Et les circonstances du discours ont suscité de nombreuses critiques.

Par Ludger Kazmierczak, ARD Studio La Haye

Il y a deux ans, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a refusé de s’excuser pour l’histoire d’esclavage de son pays. La génération d’aujourd’hui, a-t-il dit à l’époque, ne peut pas empêcher l’injustice qui s’est produite il y a plus de 150 ans.

En juillet 2021, une commission d’experts a présenté un rapport suggérant que le cabinet devrait présenter de telles excuses. 2023 serait une bonne occasion de le faire, car en juillet prochain, cela fera exactement 160 ans que l’esclavage a été officiellement aboli.

Lors d’une visite au Suriname il y a trois mois, Rutte a promis d’honorer l’année prochaine en conséquence – il doit « s’agir de reconnaissance, de reconnaissance des terribles souffrances infligées aux personnes qui ont été réduites en esclavage ». Car la reconnaissance, selon Rutte, « est le début de la guérison ».

En septembre, Rutte s’est rendu au Suriname et a rencontré le ministre des Affaires étrangères Ramdin – mais le débat sur le traitement de l’esclavage est resté difficile par la suite.

Image : AFP

Les experts se demandent

Mais au lieu de faire un geste public le 1er juillet 2023, jour officiel de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le gouvernement veut sans doute présenter aujourd’hui des excuses pour l’exploitation des anciennes colonies et les souffrances infligées aux populations. Le premier ministre Rutte prononce un discours aux Archives nationales de La Haye.

Parallèlement, il a envoyé des membres de son cabinet au Suriname et dans les îles des anciennes Antilles. Un lundi normal, s’interroge Armand Zunder de la Commission nationale d’indemnisation du Suriname.

Le lieu et la date auraient pu être mieux choisis, dit-il. Les excuses devraient être prononcées au Suriname sur la place de l’Indépendance – par le roi, le premier ministre et peut-être que le président du parlement pourrait également être là.

Un descendant d’esclaves est envoyé

Au lieu de cela, le ministre Franc Weerwind, lui-même descendant d’esclaves, est attendu dans la capitale Paramaribo. La plupart des parlementaires pensent que c’est une décision malheureuse en termes de personnel.

Et aussi les associations surinamaises aux Pays-Bas critiquent la manière dont cette éventuelle excuse est exprimée. Ils n’étaient ni informés ni impliqués de quelque manière que ce soit, dit-on.

Pour arranger les choses, la vice-première ministre Sigrid Kaag s’est rendue au Suriname ce week-end et a ensuite parlé d’une discussion bonne et ouverte avec le cabinet et le président, dans laquelle elle a expliqué comment le débat après la présentation du rapport d’expert sur l’esclavage s’était déroulé .

Et qu’il devrait y avoir « un message très significatif » ce lundi, qui serait suivi d’autres étapes.

Un mémorial à Amsterdam commémore les jours de l’esclavage. Mais les descendants des personnes concernées pensent que les Pays-Bas doivent encore faire beaucoup plus pour accepter cette époque.

Image : EPA

Nébuleux jusqu’au bout

Exactement quel sera ce message et s’il y a une excuse explicite que tout reste nébuleux. Les 227 millions d’euros annoncés pour des projets de mémoire et un musée néerlandais de l’esclavage ne réjouissent pas non plus Armand Zunder de la Commission d’indemnisation.

Ces montants ne sont pas les contributions que nous avons à l’esprit lorsqu’il s’agit des dommages matériels et immatériels de l’esclavage. On parle alors de milliards.

En tant qu’ancienne puissance coloniale, on estime que les Pays-Bas ont réduit en esclavage plus d’un demi-million de personnes aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le royaume fut l’un des derniers pays d’Europe à abolir l’esclavage le 1er juillet 1863. Il a fallu encore dix ans avant que cette étape ne soit enfin franchie. Le Suriname est indépendant des Pays-Bas depuis 1975.

Les Pays-Bas luttent pour présenter des excuses pour l’esclavage

Ludger Kazmierczak, ARD La Haye, 19/12/2022 08h52

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