Le dénombrement des arbres dans les zones arides d’Afrique pourrait améliorer la conservation : étude


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Paris (AFP)- Un premier comptage des arbres dans les zones arides d’Afrique a permis aux scientifiques de calculer la quantité de carbone qu’ils stockent et pourrait aider à concevoir de meilleures stratégies de conservation pour la région et au-delà, selon une étude mercredi.

Le nombre d’arbres dans la vaste région – le nombre s’élevait à près de 10 milliards – n’était pas connu jusqu’à présent, et les nouvelles données pourraient s’avérer cruciales pour ralentir ou prévenir la désertification, ont déclaré les auteurs.

« (Cela) nous renseigne sur le cycle du carbone et sur la quantité de carbone que nous avons dans les arbres qui atténue le changement climatique et notre abus de combustibles fossiles », a déclaré à l’AFP Compton Tucker, co-auteur principal de l’étude publiée dans la revue Nature.

Les arbres des terres arides captent le carbone beaucoup plus longtemps que les graminées et les autres espèces non ligneuses de la région, même s’ils n’en stockent pas individuellement d’énormes quantités.

Les données montrent qu’il y a 9,9 milliards d’arbres dans les zones arides de l’Afrique : l’Afrique sub-saharienne semi-aride au nord de l’équateur, qui comprend le Sahel et couvre près de 10 millions de kilomètres carrés (quatre millions de milles carrés) de terres de l’océan Atlantique au Rouge Mer.

C’est la taille des États-Unis continentaux, plus l’Alaska, a déclaré Tucker, scientifique principal de la Terre à la NASA.

En comparaison, il y a environ 400 milliards d’arbres en Amazonie.

Sans données précises sur le nombre d’arbres dans le Sahel, les estimations précédentes ont largement surestimé la capacité de stockage du carbone de la région, selon l’étude.

Les données pourraient également aider à éclairer des politiques telles que l’Initiative de la Grande Muraille Verte, qui vise à restaurer la savane, les prairies et les terres agricoles à travers le Sahel.

Les décideurs politiques, les experts et les donateurs peuvent mieux suivre la couverture forestière – et la déforestation – dans la région et comprendre comment les arbres sont utilisés par les communautés locales.

« Il y a beaucoup d’argent dans la finance verte dédié à éviter la déforestation qui n’a pas été utilisé en raison d’un manque de systèmes de vérification fiables », a déclaré l’auteur contributeur Philippe Ciais.

« Les données spatiales à haute résolution sont essentielles pour améliorer la qualité des crédits carbone. »

Carte interactive

Les chercheurs ont utilisé l’apprentissage automatique pour numériser plus de 300 000 images satellites haute résolution afin de cartographier la zone de cime des arbres individuels dans les terres arides, définies comme une région aride à faible pluviométrie.

Les auteurs espèrent améliorer l’outil à l’avenir en étant capable de cartographier le tronc de l’arbre pour déterminer son âge et sa hauteur, permettant des données plus précises sur la capacité de stockage du carbone.

« Lorsque vous voulez estimer la masse de bois, ce serait bien mieux si – en plus de la couverture de la cime – nous avions la hauteur », a déclaré à l’AFP Pierre Hiernaux, co-auteur principal.

« C’est presque possible mais pas encore. »

Tucker a déclaré que la même méthodologie pourrait être utilisée dans d’autres zones arides, notamment en Australie, dans l’ouest des États-Unis ou en Asie centrale.

Une carte interactive montrant l’emplacement des arbres individuels et détaille la quantité de carbone qu’ils stockent est disponible en ligne.

Tucker espère que les données ne seront pas utilisées à des fins malveillantes.

« Chaque fois que vous faites quelque chose comme ça, vous pouvez certainement être utilisé à de mauvaises fins. Nous espérons que cela sera utilisé pour le bien. »

La carte interactive est disponible sur : https://trees.pgc.umn.edu/app



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