Des discussions en ligne interrogent la possibilité qu’un homme réalise « Babygirl », un drame sur la libération des désirs féminins, dirigé par Halina Reijn. Ce film, mettant en scène Nicole Kidman dans le rôle d’une femme aux aspirations complexes, aborde la lutte interne autour de la sexualité. Il souligne la quête des femmes pour posséder leur sexualité, tout en offrant une perspective unique sur des thèmes souvent jugés immoraux, rendant l’œuvre distincte dans le paysage cinématographique actuel.
La question du réalisateur de « Babygirl »
J’ai remarqué des discussions variées sur les forums et les réseaux sociaux concernant la possibilité qu’un homme puisse réaliser « Babygirl ». La réponse qui ressort de ces échanges est souvent un retentissant « Non. Pas du tout. » Cependant, il est essentiel de clarifier la véritable nature de cette question, qui en réalité en englobe deux. Fondamentalement, on se demande si un film comme « Babygirl », un drame percutant avec une forte composante kink, où Nicole Kidman incarne une woman boss qui aspire secrètement à la soumission et à l’humiliation, aurait pu être réalisé par un homme aujourd’hui. La conclusion commune, teintée d’une certaine fierté culturelle, est négative. Bien que je partage ce sentiment, je pense qu’il mérite une analyse plus approfondie.
Une exploration des désirs féminins
« Babygirl », écrit et dirigé par la talentueuse réalisatrice néerlandaise Halina Reijn, est un film fascinant qui aborde la libération d’une femme à travers l’exploration de ses désirs transgressifs. Ces désirs, souvent considérés comme politiquement ou sexuellement inappropriés dans le passé, sont aujourd’hui plus nuancés. Ce film met en lumière le fait que les désirs de Romy, le personnage de Kidman, sont perçus comme immoraux, mais cela fait partie de ce qui en fait la richesse.
Il est crucial de reconnaître que cette lutte interne est universelle. Un ancien proverbe dit : « Le sexe n’est savoureux que lorsqu’il est un peu sale », soulignant que l’attraction pour des éléments jugés « mauvais » fait intrinsèquement partie de la sexualité humaine. Des films comme « Instinct de base », « 9½ Semaines » ou « Dernier Tango à Paris » explorent cette fascination pour l’érotisme interdit, permettant au public de s’engager dans des rituels collectifs autour de ces thèmes. De la même manière, le personnage de Kidman dans « Babygirl » se retrouve consumé par son addiction à la pornographie, un espace où elle peut libérer son imagination.
Romy, vivant une existence hautement bourgeoise aux côtés d’un mari aimant (Antonio Banderas) et de deux filles, se retrouve piégée dans une vie qu’elle a pourtant choisie. Bien qu’elle soit dévouée à sa famille, cette routine quotidienne ne lui permet pas de nourrir ses désirs sexuels. « Babygirl » met en avant la quête des femmes pour posséder leur sexualité, une thématique renforcée par le fait qu’une femme se trouve à la direction du film.
Si un homme avait réalisé ce film, il aurait probablement suscité davantage de controverse. Cependant, il est essentiel de se demander si le traitement des thèmes du film aurait été le même. La vérité est que l’approche unique de Halina Reijn permet de capturer une perspective féminine profonde, et cela distingue « Babygirl » dans le paysage cinématographique actuel. La performance de Kidman est tout simplement magistrale, mais elle trouve sa force dans une intimité qui donne voix aux désirs de son personnage.
Il est à noter que les films abordant des aventures sexuelles audacieuses du point de vue féminin sont extrêmement rares. Bien que des œuvres comme « 9½ Semaines » soient souvent évoquées, elles ne parviennent pas à transmettre la complexité des désirs féminins comme le fait « Babygirl ». Ce film traite, par exemple, de l’ambivalence de Romy, oscillant entre peur et désir, et des dangers qui accompagnent cette exploration.