Le fils de Sean ‘Dino’ Johnson, star de ‘Sing Sing’, rend hommage à son héritage et à son rôle clé en tant qu’ancien élève de RTA.

Le fils de Sean 'Dino' Johnson, star de 'Sing Sing', rend hommage à son héritage et à son rôle clé en tant qu'ancien élève de RTA.

Sean Boyce Johnson rend hommage à son père, Sean « Dino » Johnson, acteur ayant bénéficié du programme Rehabilitation Through the Arts lors de son incarcération. Leur parcours artistique, bien que distinct, témoigne d’un lien profond à travers le pouvoir des arts. L’imagination a été un refuge pour Sean, façonné par des circonstances difficiles. Ensemble, ils partagent une passion pour le théâtre, transformant leurs défis en une créativité enrichissante, consolidant ainsi leur relation père-fils.

Ce texte d’opinion a été rédigé par Sean Boyce Johnson, un acteur formé à Yale, en hommage à son père, Sean « Dino » Johnson, qui joue dans le film « Sing Sing » et a également participé au programme Rehabilitation Through the Arts (RTA). L’incarcération prolongée de son père durant son enfance a profondément influencé sa vie, comme l’explique Sean Boyce Johnson dans ce poignant hommage.

Un Voyage Artistique Partagé

« Sing Sing », avec Colman Domingo dans le rôle principal et écrit/réalisé par Greg Kwedar et Clint Bentley, met en lumière le parcours d’un petit groupe de théâtre formé au sein de l’établissement correctionnel de l’État de New York. Ce programme, qui s’étend à dix établissements de sécurité maximale et moyenne, a pour but de réduire la récidive en offrant des compétences de vie à travers les arts.

Mon père et moi avons emprunté des chemins très différents pour devenir acteurs. J’ai affiné mes talents à la Yale School of Drama, tandis que mon père a cultivé son art au sein du programme RTA, à Sing Sing. Aujourd’hui, nous partageons non seulement une carrière d’acteurs, mais également un engagement commun envers le pouvoir transformateur des arts — un héritage qui m’a rapproché de lui, Sean « Dino » Johnson.

La Force de l’Imagination

En tant qu’enfant, mon imagination était ma refuge. Élevant seul à New York, avec un père incarcéré, j’ai appris à créer mes propres mondes à travers des récits captivants. Les moments où les jouets et les jeux vidéo étaient retirés, je m’évadais dans ma chambre, jouant pour un public composé de ma mère et de quelques amis. Cette imagination, bien que nourrie par des circonstances difficiles, est devenue mon lien avec le passé et un guide vers mon avenir.

Ma mère, Wendy R. Boyce, m’a transmis son amour pour le cinéma, en particulier pour les classiques de « Old Hollywood ». Des films emblématiques comme « Madame X » et « Calamity Jane » ont façonné ma jeunesse. Un jour, elle m’a révélé son rêve inachevé de devenir actrice, un rêve qu’elle n’a jamais poursuivi à cause de sa peur de la scène. Bien qu’elle m’ait encouragé à explorer d’autres voies, son amour pour la narration a laissé une empreinte indélébile sur mon parcours.

Durant son incarcération, mon père a non seulement affiné son art grâce à RTA, mais il a également contribué à sa fondation. Son engagement dans ce programme a enrichi sa vie personnelle et professionnelle, transformant sa colère en compassion et ouvrant la voie à une communication authentique. À son insu, il utilisait la narration pour restaurer sa dignité dans un environnement hostile.

Au fil des années, j’ai ressenti un mélange de ressentiment et de connexion face à l’absence de mon père. Lorsque j’ai finalement vu des vidéos de lui sur scène, une révélation s’est produite : nous partagions un lien profond à travers notre passion commune pour le théâtre. À 15 ans, après son retour, j’ai pu découvrir les performances de RTA qu’il avait réalisées.

En tant qu’artiste en devenir, je réalise à quel point cette quête d’expression est profondément ancrée dans ma famille. Notre parcours artistique indépendant témoigne d’un héritage créatif, façonné par notre histoire et peut-être par une force supérieure. La première fois que j’ai vu mon père sur scène, cela a confirmé ma passion et la profondeur de notre lien — une reconnaissance que ce n’était pas seulement un rêve, mais un véritable appel.

Les arts ont été notre échappatoire à tous les deux, transcendant nos défis personnels. Ce chemin créatif a transformé ma relation avec mon père, me permettant de l’appeler « Papa » avec fierté et affection, un mot qui me semblait si éloigné auparavant.

Mon parcours d’acteur, allant de mes performances au Royaume-Uni à ma formation à Yale, témoigne de l’héritage de mes parents. Qu’ils le réalisent ou non, ils ont été les architectes de ma passion, me guidant à travers un monde dédié à la narration.

Les souvenirs que je chéris le plus avec mon père après sa libération sont liés à notre amour commun pour le théâtre. Qu’il s’agisse de mes premières auditions ou de nos sessions d’entraînement, il a été un mentor et un soutien inestimable. Pour mon premier rôle à la télévision, j’ai joué un agent de probation et j’ai immédiatement demandé à mon père des conseils sur l’expérience. Ses recommandations m’ont aidé à choisir des rôles qui défient les stéréotypes, alors que nous continuons à évoluer ensemble dans ce domaine que nous aimons tant.