Les législateurs espagnols débattent d’une motion de censure
Les législateurs espagnols ont commencé à débattre d’une motion de censure visant le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez présentée par le parti d’extrême droite Vox et présentée par un ancien communiste de 89 ans. Cette initiative, qui intervient avant les élections locales et régionales du 28 mai et une élection générale de fin d’année, sera soumise au vote mercredi.
Un soutien limité pour la motion de censure de Vox
Bien que présentée par le parti Vox, cette motion de censure n’a aucune chance de succès, étant donné que le mouvement ne devrait gagner que le soutien des 52 députés de Vox dans la chambre de 350 sièges. Le principal parti d’opposition de droite, le Parti populaire (PP), a déclaré qu’il s’abstiendrait. Il s’agit de la deuxième requête de ce type contre Sanchez présentée par Vox, une précédente tentative ayant échoué en septembre 2020.
Ramon Tamames: Une personnalité extérieure défend la motion de censure
Cette fois, le mouvement de défiance est défendu par une personnalité extérieure qui n’appartient pas au parti, Ramon Tamames. Emprisonné pour s’être opposé au régime de Franco, Tamames était un dirigeant du Parti communiste pendant la transition démocratique espagnole après la mort du dictateur en 1975, mais dans les années qui ont suivi, ce professeur d’économie s’est tourné vers la droite. S’adressant aux législateurs depuis le parquet plutôt que depuis la tribune des orateurs, Tamames, visiblement frêle, a justifié sa position par la nécessité de défendre la « nation » espagnole contre un gouvernement de gauche soutenu par des groupes indépendantistes catalans et basques.
Les accusations portées contre l’exécutif
Accusant l’exécutif de « ne pas respecter la répartition des pouvoirs », Ramon Tamames s’est également dit coupable d’un « détournement généralisé des dépenses publiques à des fins électorales ». Le leader de Vox, Santiago Abascal, qui a ouvert le débat, a quant à lui qualifié l’administration de Sanchez de « pire gouvernement espagnol depuis des décennies ».
Les réactions de Pedro Sanchez
En réponse à la motion de censure présentée par Vox, Pedro Sanchez a accusé le parti d’extrême droite de « se cacher derrière un candidat de complaisance » afin d’organiser un « spectacle parlementaire ». Il a également critiqué le PP pour son intention de s’abstenir lors du vote de mercredi. « Vox est le rehausseur de saveur de la droite, qui ne fait que rehausser le goût de l’extrémisme radical », a-t-il déclaré.
L’avenir de Vox en Espagne
Vox est devenu le troisième plus grand parti d’Espagne lors de son entrée au Parlement en 2019, et l’année dernière a remporté sa première part de pouvoir dans l’un des gouvernements régionaux espagnols aux côtés du PP. C’est un modèle que le parti espère répéter. En effet, les sondages suggèrent que le PP gagnerait les élections générales de décembre mais aurait besoin du soutien de Vox pour gouverner. Toutefois, ses positions ultra-conservatrices, notamment sur l’avortement ces derniers mois, ont embarrassé le PP qui tente de garder ses distances avec la faction d’extrême droite.
Conclusion
En somme, cette motion de censure présentée par Vox est un nouvel épisode dans la lutte de pouvoir en Espagne. Bien que son succès ne soit pas envisageable, elle est l’occasion pour le parti d’extrême droite de se faire entendre et de renforcer sa position. Les élections à venir seront un test pour tous les partis politiques espagnols, y compris Vox, qui cherche à consolider son pouvoir.
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