Le Liban approuve l’accord de frontière maritime négocié par les États-Unis avec Israël


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Beyrouth (AFP) – Le Liban a approuvé jeudi un accord sur la frontière maritime négocié par les États-Unis avec Israël, a annoncé le président Michel Aoun, débloquant une importante production de gaz offshore pour les voisins de la Méditerranée orientale.

Cela vient après que le Premier ministre israélien Yair Lapid a déclaré mercredi que l’accord rendrait moins probable un conflit avec le groupe militant libanais soutenu par l’Iran, le Hezbollah.

« J’annonce l’approbation par le Liban de la version finale préparée par le médiateur américain pour délimiter la frontière maritime sud », a déclaré le président libanais dans un discours télévisé.

Aoun a décrit l’accord comme une « réalisation historique », ajoutant que le Liban était « capable de récupérer une zone contestée de 860 kilomètres carrés (330 miles carrés) ».

« Le Liban n’a pas concédé un seul kilomètre carré à Israël », a-t-il déclaré, ajoutant que son pays avait pris le contrôle total du champ de Qana, bien que certaines parties de celui-ci se trouvent dans les eaux territoriales israéliennes.

« Cet accord indirect répond aux revendications libanaises et préserve pleinement nos droits », a-t-il déclaré.

Il a souligné qu' »aucune normalisation avec Israël n’a eu lieu ».

L’accord entre les pays qui sont restés techniquement en guerre depuis la création d’Israël en 1948 a été précédemment applaudi par les dirigeants mondiaux, dont le président américain Joe Biden.

Dans une interview accordée à une chaîne de télévision libanaise, l’émissaire américain Amos Hochstein a salué jeudi l’accord comme « un accord qui pourrait être crédité d’avoir empêché le chaos et de nouveaux conflits dans la région ».

« Pour la première fois depuis longtemps, le Liban est la réponse aux problèmes et non la cause », a-t-il poursuivi.

Il a ajouté que l’accord assurerait « la prospérité économique du Liban, une assurance contre les conflits, la sécurisation des frontières nord d’Israël », ce qui, selon lui, se traduirait par « pas de guerre entre Israël et le Liban ».

Accord tant attendu

L’accord entrera en vigueur lorsque les Etats-Unis auront envoyé « un avis contenant la confirmation de l’accord des deux parties sur les dispositions de l’accord », selon le texte de l’accord consulté par l’AFP.

Frontière maritime contestée entre le Liban et Israël Omar KAMALAFP

La France, dont la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna est arrivée jeudi soir à Beyrouth, s’est félicitée de l’accord « historique » entre les deux pays.

« La France a travaillé avec ses partenaires internationaux » pour parvenir à cet accord, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Colonna doit rencontrer vendredi de hauts responsables libanais pour souligner « l’engagement de la France pour le bon fonctionnement des institutions libanaises ».

Sa visite intervient alors que la perspective d’un vide du pouvoir se profile avec la fin du mandat d’Aoun et l’échec jeudi de la dernière tentative du parlement d’élire un successeur.

Répondant aux critiques de ses rivaux au pays, Lapid avait rejeté mercredi les accusations selon lesquelles il aurait accepté un accord qui pourrait voir de nouveaux revenus énergétiques atteindre le Hezbollah.

« Si nous allions au combat, nous leur porterions un coup dur. Cela étant dit, s’il est possible d’empêcher la guerre, c’est le travail d’un gouvernement responsable de le faire », a-t-il déclaré.

L’accord s’était heurté à des obstacles, l’une des principales sources de friction étant le champ gazier de Karish, qui, selon Israël, relevait entièrement de ses eaux et ne faisait pas l’objet de négociations.

Le Liban aurait revendiqué une partie du champ et le Hezbollah, qui exerce une énorme influence au Liban, a menacé d’attaques si Israël commençait la production à Karish.

Mais le Hezbollah a déclaré mardi qu’il soutiendrait l’accord si le gouvernement libanais l’approuvait officiellement.



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