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PARIS – La pression française pour riposter contre l’Amérique avec un «Buy European Act» pour injecter des fonds dans des champions locaux se heurte à un adversaire de poids et de libre-échange: la vice-présidente exécutive de la Commission européenne, Margrethe Vestager.
La colère monte en Europe à propos de la loi sur la réduction de l’inflation de 369 milliards de dollars du président américain Joe Biden, qui offrira un ensemble massif de subventions aux industries vertes en Amérique. Les Européens – en particulier les pays constructeurs automobiles comme la France et l’Allemagne – se plaignent que la politique est injustement discriminatoire pour encourager les consommateurs à « acheter américain » lorsqu’il s’agit de véhicules électriques.
Paris et le commissaire européen français Thierry Breton, détenant commodément le portefeuille de l’industrie, ont identifié cette lutte transatlantique comme une excellente occasion de pousser la politique industrielle du bloc dans une direction similaire à celle de Biden, mais Vestager a fait valoir qu’une telle approche était erronée.
Le libéral danois, qui agit également en tant que commissaire à la concurrence du bloc, a déclaré à POLITICO que l’UE devrait plutôt s’en tenir à des marchés ouverts.
« Faire ce que font les Américains, et pour lequel nous les critiquons, serait une réponse qui nous mettrait dans la même position, de sorte que nous serions également critiqués », a déclaré Vestager dans une interview, alors qu’elle visitait Paris pour un Conférence de l’OCDE.
La réponse de l’UE au paquet américain a ravivé l’éternelle scission entre le camp libéral et pro-commerce de l’UE – incarné par les pays nordiques et certains fonctionnaires de la Commission – et la pression française pour des politiques industrielles et commerciales plus affirmées, qui gagne également l’opinion de Berlin Support.
Vestager a été un acteur clé de cette rivalité interne européenne, notamment en bloquant la fusion ferroviaire historique franco-allemande Alstom-Siemens. Paris avait identifié cela comme un candidat parfait pour se forger un champion européen, tandis que Vestager rétorquait que ce genre de géant corporatif étoufferait la concurrence et ferait grimper les prix.
Aujourd’hui, la France pense que le vent tourne en sa faveur. « Les Etats-Unis viennent d’entrer sous nos yeux dans cette nouvelle mondialisation pour développer leur capacité industrielle sur le sol américain. L’Europe ne doit pas être le dernier des Mohicans », a déclaré la semaine dernière le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire.
Mais, tout en soutenant davantage d’investissements dans des secteurs industriels stratégiques, Vestager a averti que cela pourrait se retourner contre lui.
A Paris, le commissaire danois a indiqué qu’il n’était pas clair en quoi consisterait un « Buy European Act » et a mis en garde contre le risque d’une course aux subventions, qui pourrait être coûteuse pour les contribuables européens. C’est pourquoi Bruxelles ne doit pas trahir son ADN favorable au commerce, a-t-elle soutenu.
« Ce qui est important pour nous, c’est que nous maintenions ce que nous avons signé dans le système commercial international », a-t-elle noté, appelant plutôt l’UE à « réorganiser la mondialisation » via des accords commerciaux ambitieux. « C’est plus la voie à suivre que d’entrer dans une sorte de tit-for-tat avec les Américains », a déclaré Vestager.
Les tensions commerciales transatlantiques seront discutées lors de la prochaine réunion du Conseil Commerce et technologie UE-États-Unis le 5 décembre, les responsables de la Commission tentant de convaincre le gouvernement américain d’ajuster l’IRA afin que les entreprises européennes puissent également bénéficier de l’aide américaine, à l’instar des fabricants en Canada et Mexique.
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