Le gouvernement britannique prévoit de construire 1,5 million de logements, ce qui pourrait revitaliser le secteur de la construction, en dépit des difficultés récentes. Bien que les taux hypothécaires baissent et que les valeurs immobilières augmentent, des doutes persistent quant à la capacité à atteindre cet objectif en raison de la bureaucratie, des défis réglementaires et des préoccupations liées à la sécurité. Des analystes restent optimistes sur certaines entreprises, malgré un contexte incertain, suggérant que l’investissement dans ce domaine pourrait nécessiter de la patience.
Les initiatives gouvernementales visant à construire 1,5 million de logements, associées à des taux hypothécaires en baisse et à des indicateurs économiques plus positifs, devraient être de bon augure pour les entreprises de construction résidentielle.
Depuis le mini-budget de Liz Truss en 2022, les constructeurs de maisons ont vu leurs ventes diminuer et leurs marges bénéficiaires se rétracter. Toutefois, la stratégie de « renouveau de la Grande-Bretagne » pourrait leur redonner espoir.
Les récents chiffres fournis par l’Office for National Statistics (ONS) indiquent que la valeur des biens immobiliers a connu une hausse pendant six mois consécutifs. De plus, une baisse de l’inflation à 1,7 % cette semaine pourrait ouvrir la voie à des réductions significatives des taux d’intérêt. Comme le souligne Russ Mould d’AJ Bell, « les conditions deviennent enfin favorables pour le secteur de la construction résidentielle ».
Cependant, si vous envisagez de placer votre argent dans des actions de constructeurs de maisons, il est essentiel d’être patient et de comprendre qu’il s’agit d’un investissement à long terme, basé sur l’appétit des Britanniques pour la propriété individuelle.
La réussite du gouvernement aux élections de 2029 dépendra probablement de sa capacité à permettre à un plus grand nombre de jeunes d’accéder à la propriété. Pour y parvenir, il est probable que les ministres tenteront de surmonter les obstacles au développement, ce qui a déjà entraîné une forte hausse des actions du secteur.
Au cours de l’année passée, l’action Persimmon a grimpé de plus de 60 % pour atteindre 1659,5 pence, tandis que Taylor Wimpey a enregistré une hausse de 52 %, atteignant 163 pence. Barratt, un acteur majeur du FTSE 100, a augmenté de 21 % pour s’établir à 488 pence après avoir récemment acquis Redrow pour un montant de 7,2 milliards de livres.
Cependant, des doutes persistent quant aux promesses du gouvernement. Lundi dernier, Sir Keir Starmer a annoncé son intention de réduire la bureaucratie, évoquant un remaniement en profondeur de la planification urbaine, avec potentiellement un retour à des objectifs locaux pour la construction.
De son côté, Bellway, le cinquième plus grand constructeur britannique, a récemment accusé le gouvernement de « minimiser » le marché immobilier, considérant que cela freine l’enthousiasme des acheteurs.
Oliver Creasey, analyste chez Quilter Cheviot, note que bien que les entreprises soient prêtes à construire grâce à des financements suffisants, elles ont aussi besoin d’une demande solide. Le bénéfice du droit de timbre pourrait disparaître en avril prochain, repoussant le seuil d’exonération de 250 000 £ à 125 000 £ et réduisant celui des primo-accédants de 450 000 £ à 300 000 £.
Il semble peu probable que le programme Help to Buy soit reconduit, malgré son aide précieuse pour de nombreux futurs propriétaires. Par ailleurs, l’ombre des conséquences de l’incendie de la tour Grenfell en 2017 reste présente. La vice-première ministre Angela Rayner envisage d’octroyer aux constructeurs un délai de 18 mois pour réparer les revêtements défectueux, mais cela engendrera des coûts élevés en raison du manque d’ingénieurs spécialisés.
En août, Bellway avait pour projet d’acquérir Crest Nicholson pour 720 millions de livres, mais l’achat a été annulé en raison des coûts élevés associés aux réparations. Vistry, deuxième dans le secteur, pourrait tirer parti de la demande croissante pour des logements abordables.
Cependant, les dépassements de coûts dans sa division sud pourraient affecter sa performance. De plus, la CMA enquête sur d’éventuelles pratiques anticoncurrentielles parmi les plus grands constructeurs de maisons. Malgré ces défis, les investisseurs restent optimistes, bien que prudents.
Alan Dobbie, gestionnaire du Rathbone Income Fund, qui détient des actions de Persimmon et Taylor Wimpey, avertit que transformer le système de planification sera un long processus. Les réserves des citoyens face à de nouveaux projets pourraient également compliquer la situation pour le gouvernement.
Gary Channon, gestionnaire de l’Aurora Investment Trust, estime que bien que les perspectives restent positives, il est peu probable que le gouvernement atteigne