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Le bloc politique irakien dirigé par l’influent religieux chiite Moqtada Al Sadr a déclaré samedi qu’il ne rejoindrait pas un nouveau gouvernement formé par le Premier ministre désigné Mohammed Shia Al Sudani.
L’annonce est intervenue deux jours après que le parlement a élu Abdul Latif Rashid comme nouveau président de l’Irak, et il a rapidement chargé M. Al Sudani de former un nouveau gouvernement pour mettre fin à une année d’impasse politique depuis les élections d’octobre 2021.
« Nous soulignons notre refus ferme et clair à l’un quelconque de nos affiliés de participer (…) à cette formation gouvernementale », a déclaré Mohammed Saleh Al Iraqi, un proche collaborateur de M. Al Sadr, dans un communiqué publié sur Twitter.
M. Al Sudani, ancien ministre, bénéficie du soutien des rivaux soutenus par l’Iran de M. Al Sadr, le Cadre de coordination, qui contrôle 138 des 329 sièges de la législature irakienne.
M. Al Sadr a ordonné aux 73 députés de son bloc de démissionner en juin, laissant le Parlement entre les mains du Cadre, qui comprend des représentants de l’ancien paramilitaire Hashed Al Shaabi.
Dans sa déclaration de samedi, M. Al Iraqi a affirmé que le nouveau gouvernement aurait une « subordination claire aux milices » et ne « respecterait pas les [Iraqi] aspirations des gens ».
Il a déclaré que le mouvement sadriste refusait de participer à tout gouvernement dirigé par M. Al Sudani « ou tout autre candidat parmi les anciens ou ceux affiliés aux corrompus ».
« Quiconque rejoint leurs ministères ne nous représente pas … au contraire, nous les désavouons », a-t-il déclaré.
Des élections anticipées ont eu lieu l’année dernière à la suite de manifestations nationales qui ont éclaté en octobre 2019 pour dénoncer la corruption endémique, la dégradation des infrastructures et l’absence de services et d’emplois pour les jeunes.
M. Al Sadr, qui a la capacité de mobiliser des dizaines de milliers de partisans avec un seul tweet, a exigé à plusieurs reprises de nouvelles élections, tandis que le cadre de coordination veut qu’un nouveau gouvernement soit mis en place avant la tenue de tout scrutin.
Les tensions entre les camps chiites rivaux ont débordé le 29 août lorsque plus de 30 partisans d’Al Sadr ont été tués lors d’affrontements avec des factions soutenues par l’Iran et l’armée dans la zone verte de Bagdad, qui abrite des bâtiments gouvernementaux et des missions diplomatiques.
Pendant ce temps, le Premier ministre irakien sortant Mustafa Al Kadhimi a nommé Hayam Nemat au poste de ministre des Finances par intérim après avoir accepté la démission d’Ihsan Abdul Jabbar, a annoncé samedi l’agence de presse d’Etat.
Il a déclaré que M. Nemat occuperait le poste jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement.
— Avec des rapports d’agences.
Mis à jour : 15 octobre 2022, 14 h 02
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