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La France, dépendante du nucléaire, s’est réjouie jeudi (9 février) lorsque les législateurs de la commission de l’énergie du Parlement européen ont défini l’hydrogène à faible émission de carbone, acceptant de le mettre sur un pied d’égalité avec l’hydrogène renouvelable dans la course à la décarbonisation.
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« La victoire, ça y est, l’hydrogène décarboné a une définition ! » tweeté Christophe Grudler, député européen français et orateur sur la directive sur les énergies renouvelables pour le groupe centriste Renew au Parlement.
Grudler réagissait après que lui et ses collègues de la commission parlementaire de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) aient adopté une définition de l’hydrogène à faible émission de carbone, jeudi 9 février.
La définition – qui inclut l’hydrogène dérivé de l’énergie nucléaire – est intervenue dans le cadre des discussions sur le paquet législatif de l’UE sur le gaz et l’hydrogène présenté par la Commission en décembre 2021.
Sur le même pied d’égalité
Le vote de la commission a soulagé ceux qui plaidaient pour que l’hydrogène à faible émission de carbone soit placé sur un pied d’égalité avec l’hydrogène vert produit à partir d’énergies renouvelables.
Selon la définition du Parlement, l’hydrogène bas carbone « est issu de sources non renouvelables » et « respecte un seuil de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 70 % » au moins.
Pour être considéré comme bas carbone, l’hydrogène ne doit pas dépasser un seuil de 3,38 kilos équivalent CO2 par kilo d’hydrogène (kgCO2e/kgH2), considérant que « l’hydrogène gris » produit à partir de gaz fossile a une intensité carbone de 11kgCO2e/kgH2.
Pour l’instant, aucune méthode de calcul n’a été définie car celle-ci devrait être adoptée dans les six mois suivant l’adoption définitive de la directive gaz et hydrogène.
Reste que cette définition rend l’hydrogène décarboné aussi efficace que l’hydrogène renouvelable pour décarboner l’économie européenne, dont le seuil est également fixé à environ 3,38 kgCO2e/kgH2.
Avec cette nouvelle définition, la France serait en mesure de produire de l’hydrogène d’origine nucléaire à une intensité carbone de seulement 2,77 kgCO2e/kgH2, selon l’Agence française pour la transition écologique (ADEME).
D’autres États de l’UE hésitants
Cette définition donne à la France un autre levier pour pousser à l’intégration de l’hydrogène bas carbone dans les objectifs de décarbonation de l’UE.
Cependant, cela ne résout pas l’impasse actuelle sur l’inclusion de l’hydrogène d’origine nucléaire dans la directive européenne sur les énergies renouvelables, qui est également en cours de révision.
Certains pays de l’UE comme l’Allemagne sont réticents à ce que l’hydrogène à faible émission de carbone figure dans la directive européenne sur les énergies renouvelables et remettent en question l’insistance de la France pour qu’il y soit mentionné.
En réponse, la France a déclaré qu’il serait contre-productif d’exclure le nucléaire des objectifs de décarbonation de l’UE.
« Les énergies renouvelables ne sont pas la seule réponse à la décarbonisation », a déclaré la ministre française de l’énergie Agnès Pannier-Runacher. « Le nucléaire en est un aussi, car il fournit de l’électricité de base, avec de faibles émissions de CO2, et permet de gérer l’intermittence des énergies renouvelables », a-t-elle déclaré aux journalistes lors d’un point de presse la semaine dernière.
« Cependant, les discussions à Bruxelles risquent d’imposer des objectifs en matière d’énergies renouvelables qui ne tiennent pas compte de cette réalité », a-t-elle ajouté. « Et je veux mettre en garde très clairement contre le risque [that] des États comme la France, qui ont un mix électrique très faible en émissions, seraient empêchés de se décarboner », a-t-elle poursuivi, affirmant que l’objectif de l’UE est de décarboner son économie, pas d’augmenter les énergies renouvelables.
La France, ainsi que huit autres pays de l’UE, ont réitéré ces points dans une lettre envoyée à la Commission européenne la semaine dernière.
Les négociations sur la directive sur les énergies renouvelables se sont arrêtées plus tôt cette semaine lorsque le législateur allemand chargé de diriger le dossier au Parlement, Markus Pieper, a annulé un cycle de négociations prévu.
Dans un e-mail adressé à ses collègues, Pieper a déploré l’incapacité de la Commission européenne à présenter des règles spécifiques définissant la quantité d’électricité renouvelable « supplémentaire » nécessaire pour que l’hydrogène soit qualifié d’« vert » dans le cadre de la directive révisée.
En annulant les pourparlers, le législateur allemand a fait pression sur la Commission pour qu’elle présente enfin son ensemble de règles d’additionnalité, qui devait initialement être déposé en décembre 2021.
[Edited by Frédéric Simon]
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