Adoption d’une législation anti-gay radicale en Ouganda
Le parlement ougandais a voté en faveur d’une nouvelle législation anti-gay radicale qui propose des sanctions sévères pour les relations homosexuelles. Cette décision intervient dans un contexte de rhétorique homophobe grandissante et de théories complotistes accusant des forces internationales obscures de promouvoir l’homosexualité en Ouganda.
Des changements significatifs ont été apportés au projet initial, et la plupart des législateurs se sont prononcés contre la proposition, qui doit encore être examinée par le président ougandais Yoweri Museveni. Selon Fox Odoi-Oywelowo, un député qui s’est opposé au projet de loi, les contrevenants risqueraient la réclusion à perpétuité, voire la peine de mort pour des infractions « aggravées ».
Les activités homosexuelles entre adultes étaient déjà illégales en Ouganda, mais il n’était pas immédiatement clair quelles nouvelles sanctions étaient prévues. Le projet de loi a été adopté malgré les réactions modérées de la société civile, après des années d’érosion de l’espace civique sous le régime de Museveni.
Des analystes et des diplomates étrangers ont interprété la suggestion de Museveni de demander un avis médical sur la question comme une tactique dilatoire, une façon de remettre à plus tard ce qui est une question politique profondément controversée. Museveni a historiquement pris en compte les dommages causés par le projet de loi à la géopolitique de l’Ouganda, notamment en termes de relations avec l’Occident et en termes de financement des donateurs.
Des associations de défense des droits de l’homme ont déclaré que les membres de la communauté LGBTQ+ vivent dans la peur en Ouganda. Les arrestations se multiplient, malgré le fait qu’il n’y a jamais eu de condamnation pour activité homosexuelle consensuelle dans le pays depuis son indépendance de la Grande-Bretagne en 1962. En 2014, les législateurs ougandais ont adopté une proposition de loi réclamant la prison à vie pour les personnes prises en flagrant délit d’homosexualité. Cette législation a suscité une condamnation internationale, certains pays occidentaux gelant ou redirigeant des millions de dollars d’aide gouvernementale en réponse. La loi a finalement été annulée pour un détail technique par la suite.
Un climat de peur et d’insécurité règne donc pour les membres de la communauté LGBTQ+ en Ouganda. Et la nouvelle législation renforce encore un peu plus leur vulnérabilité et leur marginalisation.
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