Le gouvernement britannique fait face à un climat économique incertain, marqué par une inflation en hausse à 3 % et des pressions financières croissantes pour les ménages. La chancelière Rachel Reeves cherche à améliorer la situation, mais les promesses de croissance semblent lointaines. Les entreprises s’inquiètent des augmentations fiscales et des coûts d’énergie élevés, tandis que la confiance des consommateurs diminue, menaçant la stabilité économique du pays et la perception internationale du Royaume-Uni.
Récemment, il y a eu un sentiment d’optimisme pour le gouvernement britannique, même si cela n’a pas duré longtemps. Avec Donald Trump prenant des décisions commerciales sur un coup de tête via les réseaux sociaux, le Royaume-Uni semblait représenter une option plus stable que ses voisins européens face aux menaces de tarifs.
Cependant, cette perception positive s’effrite rapidement dès que l’on examine de plus près la situation. Pour la chancelière Rachel Reeves, la situation devient préoccupante, car la récente augmentation de l’inflation retombe directement sur son bureau à Downing Street.
Elle a affirmé, lors d’une déclaration récente, que sa « mission numéro un » était de remettre plus d’argent dans les poches des citoyens. Mais cette promesse est difficile à réaliser alors que l’inflation, souvent perçue comme le principal obstacle à la santé financière des ménages, continue d’augmenter de manière inattendue.
Une hausse alarmante
Les données publiées hier révèlent que le taux d’inflation a grimpé à trois pour cent, une hausse notable par rapport aux 2,5 pour cent annoncés le mois précédent, et bien au-delà des prévisions des économistes, qui tablaient sur 2,8 pour cent.
Selon l’Office des statistiques nationales, les principaux facteurs de cette hausse incluent l’augmentation des tarifs aériens, des coûts énergétiques accrus, ainsi qu’une forte inflation des prix des aliments et des boissons, sans oublier la taxe sur la TVA imposée aux écoles privées.
Parallèlement, les locataires ressentent une pression financière croissante, et les rêves de devenir propriétaires semblent de plus en plus inaccessibles en raison de la montée des coûts hypothécaires.
Les traders commencent à réviser leurs prévisions, s’interrogeant sur la possibilité que la Banque d’Angleterre envisage de réduire les taux d’intérêt dans un avenir proche. Critiquée pour sa lenteur dans la lutte contre l’inflation, la Banque d’Angleterre sera sans doute prudente afin d’éviter une résurgence de l’inflation.
Malgré les affirmations de Mme Reeves selon lesquelles les salaires augmentent à leur rythme le plus rapide depuis trois ans, permettant ainsi aux gens de supporter ces prix, la réalité est plus complexe. Une croissance des salaires trop rapide pourrait en effet freiner toute possibilité de baisse des taux d’intérêt, car cela pourrait encourager les entreprises à augmenter leurs prix.
Un climat économique incertain
Des salaires en hausse, des taux d’intérêt accrus et des prix qui montent seraient plus faciles à gérer si l’économie était en pleine expansion. Malheureusement, la réalité est tout autre : le Royaume-Uni a frôlé la récession avec une croissance de seulement 0,1 pour cent.
Les Tories soulignent que, lorsque l’on examine le PIB par habitant, le pays est techniquement en récession. Nous faisons face à une situation de croissance quasi nulle, à des prix en hausse et à des taux d’intérêt en forte augmentation.
Il n’est donc pas surprenant que les discussions sur la « stagflation » commencent à entourer Mme Reeves comme une ombre persistante. Lors d’un discours récent dans l’Oxfordshire, elle a répété le mot « croissance » au moins 31 fois en l’espace de quarante minutes, mais ces déclarations ne semblent pas avoir d’impact concret sur la réalité économique.
Les promesses de croissance du Parti travailliste reposent sur des projets encore lointains, tels que la troisième piste à Heathrow et des investissements nécessaires dans des infrastructures de base.
En parallèle, la transition vers une énergie verte ne fera que peu de miracles à court terme pour soulager les ménages, alors que les coûts de l’électricité restent parmi les plus élevés au monde.
Pour que le gouvernement soit crédible, il doit reconnaître qu’il ne suffit pas de parler de « surmonter les obstacles » à la croissance sans impliquer véritablement les citoyens dans ce processus.
Actuellement, les ménages et les entreprises peinent à trouver des raisons de se réjouir. La confiance des entreprises a été ébranlée par des augmentations fiscales, et les dépenses des consommateurs commencent déjà à se réduire alors que les travailleurs s’inquiètent des possibles réductions d’effectifs.
Des entreprises majeures, notamment Morrisons, Next et Marks & Spencer, se sont tournées vers la chancelière pour qu’elle atténue la douleur causée par les changements imminents de l’Assurance nationale en avril.
Cependant, des sources au Trésor indiquent qu’aucun assouplissement n’est prévu — les entreprises devront s’adapter. Cette réalité est déjà perçue dans certaines grandes entreprises où les dirigeants craignent que des critiques constantes du gouvernement ne ternissent leur image à l’international.
Si cela se poursuit, les investisseurs étrangers pourraient considérer le Royaume-Uni comme un terrain désespéré, entraînant une vente massive des actifs britanniques. Un directeur général d’une entreprise du FTSE 100 a récemment partagé que le succès de ce gouvernement est dans l’intérêt de tous, ne serait-ce que pour le bien de l’économie.