Le pessimisme persiste : la DIHK anticipe une stagnation économique pour 2025

Le pessimisme persiste : la DIHK anticipe une stagnation économique pour 2025

L’économie allemande est confrontée à des perspectives sombres, avec une prévision de stagnation ou de contraction pour la troisième année consécutive. Selon la Chambre de commerce et d’industrie allemande, 31 % des entreprises anticipent une baisse d’activité, tandis que seulement 13 % espèrent une amélioration. Les préoccupations sont particulièrement fortes dans le secteur automobile, qui souffre d’une dépendance à la croissance en Chine. Des mesures gouvernementales sont en cours, mais jugées insuffisantes pour relancer l’économie.

La reprise de l’économie allemande semble incertaine pour l’année prochaine. Une enquête menée auprès de 25 000 entreprises par la Chambre de commerce et d’industrie allemande révèle des perspectives peu réjouissantes. Il est possible que le creux de la crise ne soit pas encore atteint.

La DIHK prédit qu’aucune croissance ne sera observée l’année prochaine. Selon leur enquête, qui implique divers secteurs, cela marquerait la troisième année consécutive de stagnation ou même de récession. L’association se montre significativement plus pessimiste que les prévisions d’économistes et des autorités gouvernementales. Martin Wansleben, directeur général de la DIHK, souligne que l’Allemagne est confrontée à une crise économique structurelle prolongée.

Pour les mois à venir, 31 % des entreprises anticipent un déclin dans leurs activités, tandis que seulement 13 % envisagent une amélioration. Wansleben ajoute que les données pour 2025 ne laissent pas place à l’optimisme, soulignant que certains retours d’entreprises laissent penser que la situation pourrait même s’aggraver.

Des perspectives sombres pour l’économie

Pour cette année, la DIHK a revu à la baisse ses prévisions, s’attendant désormais à une diminution de 0,2 % de l’économie. En 2023, le PIB avait déjà baissé de 0,3 %. Bien que la crise financière de 2008 et le confinement en 2020 aient entraîné des baisses beaucoup plus prononcées, les années 2002 et 2003 avaient également connu une contraction économique, ce qui avait conduit le gouvernement de l’époque à adopter des réformes majeures intitulées ‘Agenda 2010’.

Actuellement, le gouvernement de coalition SPD, Verts et FDP met en œuvre des mesures pour revitaliser l’économie, mais les économistes jugent ces initiatives insuffisantes. Des membres influents de la coalition plaident pour des actions supplémentaires, bien que des désaccords subsistent sur les détails.

Le secteur automobile en crise

Wansleben appelle à des mesures d’urgence, citant trop de bureaucratie, une fiscalité excessive et des coûts énergétiques élevés comparativement à ses concurrents internationaux. Il exprime ses inquiétudes quant au rôle de l’Allemagne en tant que moteur économique en Europe. Les prévisions d’exportation pour 2024 et 2025 sont également sombres, tout comme les investissements qui devraient chuter cette année puis légèrement l’année suivante, avec une consommation privée stagnante en 2024 et une légère hausse en 2025.

Les réponses des industriels dans l’enquête de la DIHK montrent une évaluation préoccupante de leur situation. Le secteur automobile est en particulier en détresse; il subit les conséquences d’une dépendance vis-à-vis du marché chinois et d’un retard dans la transition vers les véhicules électriques. La DIHK rapporte qu’une entreprise automobile sur deux signale des difficultés financières, et Volkswagen envisage de fermer au moins trois de ses usines en Allemagne.

Enfin, les investissements des entreprises demeurent bien en deçà des niveaux d’avant la pandémie. La DIHK note qu’un tiers des entreprises prévoit une réduction de leur investissement, chiffre qui dépasse même 40 % dans l’industrie. Bien qu’une réduction massive des effectifs ne soit pas encore observée, l’époque de stabilisation ou de diminution du chômage semble révolue, avec des pertes d’emplois attendues dans les années à venir, freinées seulement par des facteurs démographiques.