Le point de vue du Guardian sur la réforme du Met : un problème systémique exige un leadership politique | Éditorial


avid Carrick est l’un des pires délinquants sexuels de l’histoire criminelle moderne, responsable de 85 crimes contre 12 femmes, qu’il a terrorisées par la violence, les abus, la coercition et l’humiliation. Mais l’horreur la plus profonde du cas du policier du Met, limogé mardi, n’est pas sa singularité mais le fait effrayant qu’il s’agit d’un terrain familier. La force enquête actuellement sur des allégations d’abus domestiques et sexuels contre 800 officiers. Ce n’est que le dernier d’une litanie de scandales révélant la misogynie, le racisme et l’homophobie, et soulevant des questions sur sa capacité à protéger le public.

La position de Carrick – en particulier après sa promotion au commandement de la protection parlementaire et diplomatique, une unité armée d’élite – n’était pas accessoire à ses crimes, mais leur a permis : il a troqué son statut pour faire taire ses victimes. Il est remarquable, ainsi qu’admirablement courageux, qu’on ait persisté. Son recrutement et sa promotion sonnent également l’alarme quant à la procédure de vérification. Un incident a eu lieu avant son arrivée, un autre pendant sa période d’essai.

Pire encore, les allégations sérieuses répétées faites à son sujet au Met et à d’autres forces n’ont pas entravé sa carrière. Ce n’était pas seulement une question de ne pas repérer un modèle, comme l’ont dit le Met. Il est stupéfiant que Carrick n’ait pas été suspendu même lors de son arrestation en 2021 – à la suite de l’indignation du public face au viol et au meurtre de Sarah Everard par un autre policier du Met. Il est également difficile de croire que des collègues n’avaient aucune inquiétude à propos d’un homme qu’ils surnommaient « l’enfoiré de Dave ». L’automne dernier, un rapport de Louise Casey a révélé des échecs massifs dans l’approche du Met pour éradiquer les actes répréhensibles, mettant en garde contre le racisme «systémique» et la misogynie. Son prochain rapport, attendu prochainement, appellera probablement à un changement radical ; le nouveau commissaire du Met, Sir Mark Rowley, dit qu’il est « prêt pour ça ».

Sir Mark semble comprendre le problème, reconnaissant que ses promesses ne rassureront pas les femmes et que la confiance ne sera reconstruite que par un véritable changement. La décision de revérifier les 45 000 officiers et membres du personnel pour les infractions précédemment manquées est bienvenue et nécessaire ; on ne peut qu’espérer que les procédures fonctionnent mieux cette fois. Comme il le dit, il faut aussi faciliter le limogeage des officiers qui ont enfreint la loi.

Mais les efforts passés pour réformer le Met se sont échoués en raison de la résistance. Le service est encore en mesures particulières. Il déçoit le public non seulement à cause des préjugés qui existent au sein de sa main-d’œuvre, mais aussi à cause de son inefficacité dans la lutte contre la criminalité – bien que ces questions ne soient guère sans lien. Les nombreux officiers horrifiés par les actions de collègues violents, prédateurs ou sectaires sont eux-mêmes trahis et mis en danger par l’incapacité à les extirper, dans un système où la dénonciation est plus susceptible de conduire à l’ostracisme qu’à l’acclamation.

La question est de savoir si d’autres membres de l’organisation partagent les priorités de Sir Mark et si le gouvernement demande des comptes à la police, comme il ne l’a pas fait ces dernières années. Il a fallu le maire de Londres, Sadiq Khan, pour procéder à la destitution de l’ancienne commissaire, Dame Cressida Dick, qui semblait nier les problèmes. Sa décision a été justifiée. Rishi Sunak a reconnu que la confiance du public avait été brisée, mais sa priorité cette semaine était de donner à la police des pouvoirs accrus. Au lieu de les utiliser comme un problème dans les guerres culturelles, les ministres devraient s’assurer qu’ils remplissent leur devoir le plus fondamental : protéger le public.

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