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gLes gouvernements ne choisissent pas la météo, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont à la merci des éléments. Les difficultés qui seraient causées par un hiver froid sont prévisibles. Les pénuries d’énergie ne sont pas prédestinées, mais il est raisonnable d’avertir le public des ruptures d’approvisionnement, comme l’a fait National Grid. La société a évoqué la perspective de coupures de courant de trois heures. Ce n’est pas le scénario le plus probable, mais il est réalisable si la demande de gaz dépasse l’offre du reste de l’Europe.
Liz Truss ne veut pas être le Premier ministre qui a imposé le rationnement de l’énergie et semble privilégier le déni comme méthode pour éviter que cela ne se produise. Elle n’exclut pas catégoriquement toute perspective de pénurie, mais elle minimise le risque en refusant de s’y engager franchement.
Pendant ce temps, une campagne d’information du département commercial encourageant des comportements simples d’économie d’énergie aurait été bloquée par Downing Street, apparemment en raison du coût de 15 millions de livres sterling.
C’est une petite somme par rapport aux dizaines de milliards que le gouvernement s’est engagé à dépenser pour contenir les factures pendant l’hiver. Ces dépenses, qui augmenteront le déficit public, seront moindres s’il y a un effort national collectif pour utiliser l’énergie avec parcimonie. Une campagne réussie pour gérer les attentes et encourager la conservation serait confortablement amortie. Le secrétaire aux affaires, Jacob Rees-Mogg, n’est guère enclin à faire de l’État une nounou, mais le Premier ministre s’avère avoir une objection encore plus viscérale à tout ce qui sent l’autorité du gouvernement.
Mme Truss n’est pas totalement étrangère au pragmatisme. Elle reconnaît qu’une intervention massive de l’État est nécessaire pour protéger les gens de la flambée des prix de l’énergie. Elle a amorcé un dégel nécessaire dans les relations avec la France et le reste de l’Europe. Elle a finalement cédé à la raison en réduisant le taux d’imposition de 45p.
Mais le modèle a été d’arriver à une position rationnelle au moyen de son contraire. Avant d’être favorable aux subventions à l’utilisation de l’énergie, elle était fermement opposée à de telles « aumônes » aux ménages et aux entreprises. Les relations avec le président Macron n’avaient besoin d’être dégelées que parce qu’elle les avait gelées avec des commentaires francophobes grossiers lors de la course à la direction des conservateurs.
Elle a abandonné une réduction d’impôt parce que même ses propres députés pensaient qu’elle récompensait gratuitement les riches. Même les marchés financiers ont rejeté les plans budgétaires du gouvernement exactement de la manière dont Mme Truss était sûre qu’ils ne le feraient pas.
En d’autres termes, le jugement du Premier ministre est pauvre – sur l’économie, la politique et la diplomatie. Elle est éprise de radicalisme et de controverse pour eux-mêmes, et semble mesurer l’audace héroïque d’une politique à la force de la réaction contre elle. Sa carte mentale du terrain politique est divisée entre la petite clique idéologique qui approuve ses plans et la « coalition anti-croissance » comprenant tous les autres. C’est du populisme sans la popularité ; une recette pour un gouvernement erratique et diviseur et un mécontentement social.
De nombreux députés conservateurs soupçonnaient que c’était le cas avant que Mme Truss n’entre dans Downing Street. Ils en sont désormais convaincus et se demandent comment limiter les dégâts sur leurs perspectives électorales et – ce qui est beaucoup plus urgent – sur le pays.
En très peu de temps, le premier ministre a établi un record de dire des choses avec confiance qui se révèlent fausses. Un hiver difficile, avec des millions de personnes confrontées à la pauvreté énergétique et alimentaire, épuiserait la réputation de tout gouvernement. L’administration de Mme Truss se lance dans ce défi déjà dans une crise d’autorité. Elle pourrait avoir de la chance avec un hiver chaud, mais c’est un leader faible et inadéquat qui parie tellement sur quelque chose d’aussi imprévisible que la météo.
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