Le Premier ministre d’extrême droite italien Meloni rencontre les chefs de l’UE


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Rome (AFP) – Le nouveau Premier ministre italien d’extrême droite Giorgia Meloni rencontre jeudi les chefs de l’Union européenne à Bruxelles pour la première fois depuis son élection, la crise énergétique devant dominer l’ordre du jour.

Le nationaliste Meloni s’est engagé à faire passer les intérêts de l’Italie en premier, et le voyage sera surveillé de près au milieu des craintes de relations turbulentes à venir entre le gouvernement populiste de Rome et les puissances du bloc.

« Bruxelles ne devrait pas faire ce que Rome sait faire de mieux », a déclaré Meloni dans un livre à paraître vendredi, fustigant « une Europe envahissante dans les petites choses et absente dans les grandes affaires ».

Lors de son premier voyage international depuis son entrée en fonction, Meloni rencontre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le chef du Conseil européen Charles Michel et la présidente du Parlement européen Roberta Metsola.

Ce sera la première rencontre face à face depuis que von der Leyen a provoqué la colère des partis de droite italiens avant les élections générales de septembre en mettant en garde contre les conséquences si le pays s’écartait des principes démocratiques.

Mais la première femme Premier ministre italienne, chef du gouvernement le plus à droite depuis la Seconde Guerre mondiale, débarquera dans la capitale belge sur un pied diplomatique plutôt que sur le pied de guerre, a déclaré à l’AFP l’analyste politique Lorenzo Codogno.

« Meloni est pragmatique et veut être perçu comme un leader modéré et traditionnel », a-t-il déclaré.

Marcher prudemment

La dirigeante de la troisième économie de la zone euro devrait souligner l’urgence de mesures européennes concrètes pour réduire les prix exorbitants de l’énergie, une bataille commencée par son prédécesseur Mario Draghi.

Meloni devrait souligner l’urgence de mesures européennes concrètes pour réduire les prix de l’énergie, une bataille commencée par son prédécesseur Mario Draghi Andreas SOLAROAFP

« Le véritable accent sera mis sur l’énergie … le problème le plus urgent avec l’hiver qui approche », a déclaré Codogno, ajoutant que Meloni sera déterminé « à faire preuve de continuité avec le gouvernement Draghi ».

Draghi s’est joint à d’autres pays pour appeler à des solutions à l’échelle du bloc à la crise énergétique aggravée par la guerre en Ukraine, plutôt qu’à l’approche controversée de l’Allemagne.

Et Meloni a également insisté sur le fait que la pire crise énergétique du continent depuis des décennies devrait être traitée « au niveau de l’UE ».

Le voyage « n’aura pas de conséquences pratiques immédiates », a déclaré le quotidien italien Messaggero, mais il aidera Meloni à évaluer « quelles sont les perspectives » d’aide du bloc sur les problèmes les plus urgents du pays.

De leur côté, les chefs de l’UE espèrent profiter de la réunion pour « mieux comprendre ce que Meloni entend faire », a déclaré Sébastien Maillard, directeur de l’Institut Jacques Delors.

« Au-delà des messages d’apaisement » – dans lesquels Meloni s’est engagé à soutenir l’OTAN et l’Occident et a éloigné son parti des Frères d’Italie du fascisme – « elle est restée plutôt vague sur ses intentions », a-t-il déclaré.

Bruxelles fera preuve de prudence, craignant de pousser Meloni vers d’autres gouvernements nationalistes en Hongrie et en Pologne.

Bruxelles fera preuve de prudence, craignant de pousser Meloni vers d'autres gouvernements nationalistes
Bruxelles fera preuve de prudence, craignant de pousser Meloni vers d’autres gouvernements nationalistes Vincenzo PINTOAFP

Il est peu probable qu’il y ait une confrontation sur le fonds de relance post-pandémique de l’UE, qui achemine près de 200 milliards d’euros (197 milliards de dollars) vers l’Italie à condition qu’elle mette en œuvre des réformes majeures.

Alors que Meloni a déclaré qu’elle souhaitait « ajuster » le plan pour tenir compte de la hausse du coût de l’énergie et des matières premières, ces ajustements – s’ils interviennent – seront probablement traités sur le plan technique, a déclaré Codogno.

Maillard a convenu que « sur les questions économiques (Meloni) n’a aucun intérêt à se battre avec Bruxelles ».

« Si elle sortait du cadre de l’Europe, ce serait contre les intérêts italiens ».

Mais il est peu probable que Bruxelles évite un affrontement à un moment donné sur l’immigration, un sujet brûlant pour la droite en Italie, qui a longtemps été un point d’entrée de première ligne pour les migrants vers l’Europe.



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