Le Qatar a espionné l’ancien procureur suisse enquêtant sur la FIFA: médias


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Genève (AFP) – Le Qatar a espionné un ancien procureur général suisse et a mis sur écoute sa réunion secrète avec le chef de la FIFA, craignant qu’il ne soit privé de l’organisation de la Coupe du monde 2022, ont rapporté dimanche les médias.

Une opération de renseignement commandée par le Qatar a mis sur écoute il y a six ans une réunion informelle entre le procureur général suisse de l’époque Michael Lauber et le chef de la FIFA Gianni Infantino, a rapporté l’hebdomadaire NZZ am Sonntag.

Le journal a déclaré que son enquête de plusieurs mois avait révélé que la réunion secrète à Berne le 16 juin 2017, qui après avoir été révélée avait coûté son travail à Lauber, avait été secrètement enregistrée au nom du riche État du Golfe.

Le Qatar a nié les allégations, tandis que l’avocat de Lauber a déclaré au journal que son client n’était pas au courant d’être espionné et n’avait pas fait l’objet de chantage.

Le bureau de Lauber était à l’époque impliqué dans une enquête sur des allégations massives de corruption au sein du football mondial, y compris des irrégularités dans la décision d’attribuer au Qatar la Coupe du monde 2022.

Il a été contraint de démissionner suite aux révélations selon lesquelles il aurait tenu trois réunions informelles avec Infantino, et en particulier celle de 2017, qu’il a d’abord niée et affirme ne pas s’en souvenir.

La réunion s’est tenue au luxueux hôtel Schweizerhof, géré par des propriétaires qatariens depuis 2009, dans une salle de conférence située dans le même couloir que l’ambassade du Qatar, a précisé la NZZ.

Alors qu’il craignait de perdre le droit d’organiser la Coupe du monde 2022 en raison d’allégations de corruption et de violations des droits de l’homme, le Qatar avait lancé une opération d’influence internationale.

Avec l’aide d’anciens agents de la CIA, le pays avait espionné des responsables de la FIFA et Lauber, selon la NZZ, qui a déclaré avoir obtenu « des documents secrets officiels qui prouvent l’action d’espionnage » au Schweizerhof.

Le journal a également déclaré que des sources ayant une connaissance directe de l’incident avaient décrit l’opération, sous couvert d’anonymat, et avaient déclaré qu’elle portait le nom de code « Project Matterhorn ».

Les sources ont déclaré que l’objectif principal de l’espionnage était de rassembler des éléments incriminants qui pourraient être utilisés pour faire pression sur le procureur.

En effet, souligne le journal, avec la campagne d’écoute, le Qatar aurait été au courant que le procureur général suisse avait fourni de fausses déclarations à son autorité de tutelle lorsqu’il a soutenu qu’aucune réunion informelle n’avait eu lieu avec Infantino après 2016.

« Plus d’effet de levier n’est guère possible », a-t-il déclaré.

NZZ a déclaré que l’avocat de Lauber avait déclaré que l’ancien procureur général n’avait connaissance d’aucune écoute ou enregistrement de la réunion de Schweizerhof, et n’avait jamais été victime de chantage ou approché par des agents qatariens.



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