Le revenu minimum européen n’aurait pas de sens, selon le ministre français de la solidarité

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Dans une interview exclusive, le ministre français de la Solidarité, Jean-Christophe Combe, a parlé à EURACTIV de l’urgence sociale européenne, y compris les prestations sociales, le handicap, la guerre en Ukraine et le revenu minimum européen, ce qui, selon lui, n’était pas une bonne idée compte tenu des différents modes de vie. normes à travers le bloc.

Jean-Christophe Combe est le ministre français des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées. Il a été directeur général de la Croix-Rouge française de 2017 à 2022.

Vous êtes favorable au versement à la source des prestations sociales en France. Il s’agit d’un système nouveau en Europe, comment comptez-vous le mettre en place ?

Le projet de solidarité à la source, un engagement du président de la république, vise à simplifier le système pour lutter contre ses deux fléaux : le non-usage et la fraude.

En France, nous avons l’un des systèmes les plus redistributifs de l’OCDE [Organisation for Economic Cooperation and Development]ce qui veut dire qu’il est juste, mais il est illisible et donc il crée autant de non-usage que de méfiance à l’égard du système.

L’objectif est donc de simplifier les démarches administratives pour percevoir l’aide, dans le même esprit que le prélèvement à la source avec déclaration pré-remplie.

C’est un projet de cinq ans, mais d’ici deux ans, on pourra déjà voir les premières réalisations.

Vous inspirez-vous des systèmes de prestations sociales d’autres pays européens ?

On peut s’inspirer des bonnes pratiques d’autres pays européens, et on regarde beaucoup les pays du Nord par exemple. Mais, au risque de paraître chauvin, le système français de prestations sociales est l’un des plus protecteurs au monde.

Il a prouvé son utilité pendant la crise sanitaire. Il doit maintenant être réformé pour être plus cohérent et efficace.

Mercredi dernier (28 septembre), la Commission européenne a présenté une proposition visant à simplifier et à harmoniser l’accès aux prestations sociales en Europe. Est-ce faisable pour 27 pays ?

Les systèmes de prestations sociales sont très différents d’un pays européen à l’autre. L’harmonisation progressive est un objectif, mais il faut tenir compte de l’histoire de chaque pays et des très grandes disparités de niveau de vie.

Ce qui est intéressant, c’est la convergence autour du socle européen des droits. En particulier, nous devons progresser sur des dimensions plus humanitaires, comme nous l’avons fait en luttant pour le maintien de l’aide alimentaire en Europe pour les plus pauvres.

La présidence tchèque [of the EU Council] fait avancer ces dossiers d’une manière extrêmement importante, tout comme la présidence française l’a fait avant elle avec le salaire minimum européen.

Dans sa proposition, la Commission préconise également la création d’un revenu minimum européen. Etes-vous favorable à un revenu qui s’appliquerait dans l’ensemble des 27 Etats membres ?

Un revenu minimum européen harmonisé n’aurait pas de sens. Les niveaux de vie sont trop différents entre les 27 États membres. Le salaire minimum européen voté dans le cadre de l’EUFP est selon moi la bonne réponse.

Chaque pays européen doit permettre à ses citoyens de vivre correctement et lutter contre la pauvreté. C’est la base du socle européen des droits sociaux.

Mais je crois qu’il est plus utile de le faire par des prestations sociales qui encouragent les gens à retourner au travail plutôt que par un revenu minimum d’assistance.

La guerre en Ukraine provoque une inflation des prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Comment l’Europe peut-elle aider ses citoyens ?

C’est un sujet dont nous discutons avec mes homologues européens. Chaque gouvernement européen a mis en place des mesures pour protéger les citoyens des conséquences de la guerre en Ukraine.

Nous avons été les premiers à réagir, il y a près d’un an, avec les premières mesures de bouclier énergétique. Nous avons agi cet été pour augmenter les prestations sociales, alors que l’Allemagne vient de présenter son plan anti-inflation.

Il serait intéressant que nous puissions mieux partager nos solutions sur ces sujets en amont, afin de concentrer nos efforts sur les ménages les plus pauvres et lutter contre la pauvreté en Europe.

De son côté, l’Espagne va appliquer une « taxe de solidarité » aux plus riches, notamment pour faire face à l’inflation. Une telle mesure est-elle possible en France ?

Je suis pour ce qui marche, donc je ne suis pas pour un retour à l’ISF.

C’est un impôt symbolique, je le comprends, mais il coûte plus cher qu’il ne rapporte : d’une part, il a un taux de rendement assez faible, sans commune mesure avec les sommes redistribuées par notre système de protection sociale, et d’autre d’autre part, il effraie les grandes fortunes, et donc les investissements dans notre pays.

Comment réduire la pauvreté en Europe ?

L’inflation des prix de l’énergie en Europe est une opportunité pour changer nos habitudes de consommation afin d’être plus vertueux mais aussi pour réduire la pauvreté.

Aujourd’hui, ce sont les dépenses qui pèsent le plus sur les ménages : le logement, les transports et l’alimentation. Nous devons protéger les personnes les plus vulnérables, notamment en les accompagnant dans la transition énergétique. Nos mesures, comme Maprime Rénovation, ou la prime au changement de véhicule, ont une dimension sociale forte : elles ciblent les plus vulnérables, ceux qui sont les plus exposés à la hausse des prix de l’énergie

La transition écologique doit aussi être une transition solidaire. Nous devons porter cette idée au niveau européen.

Cet été, la France a été pointée du doigt par l’UE car elle n’a toujours pas appliqué la directive européenne sur l’accessibilité aux biens et services pour les personnes handicapées. Quand la législation européenne sera-t-elle appliquée en France ?

C’est une priorité qui doit être portée au plus haut niveau politique avec détermination et ambition.

Comme annoncé par le premier ministre, nous allons réactiver un réseau interministériel de conseillers handicap et nommer des préfets pour assurer le déploiement de cet enjeu d’accessibilité universelle.

L’accessibilité sera au cœur des priorités de la Conférence Nationale du Handicap pour redynamiser cette dynamique et nous mettre en conformité avec tous les textes européens.

Les Jeux Olympiques en France en 2024 sont aussi l’occasion de mettre la question de l’accessibilité sur le devant de la scène.

[Edited by Zoran Radosavljevic]



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