Le Sénat français vote le plan de retraite de Macron, malgré de nouvelles protestations


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© Reuters. Des manifestants assistent à une marche contre le plan de réforme des retraites du gouvernement à Paris, France, le 11 mars 2023. REUTERS/Benoit Tessier

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Par Benoit Van Overstraeten et Forrest Crellin

PARIS (Reuters) – Le Sénat français a adopté samedi soir le projet impopulaire de réforme des retraites du président Emmanuel Macron à la suite d’une septième journée de manifestations moins importantes que ne l’avaient prévu les autorités.

Cent quatre-vingt-quinze membres de la chambre haute du Parlement français ont voté pour le texte, dont la mesure clé est de relever l’âge de la retraite de deux ans à 64 ans, tandis que 112 ont voté contre.

Les manifestations – et les grèves continues qui ont touché les raffineries, les transports publics et les ramassages d’ordures – visaient à faire pression sur le gouvernement pour qu’il retire le régime de retraite, qui, selon lui, est essentiel pour garantir que le système de retraite ne manque pas d’argent.

« Après des centaines d’heures de discussions, le Sénat a adopté le plan de réforme des retraites. C’est une étape clé pour faire aboutir une réforme qui garantira l’avenir de notre système de retraite », a écrit la Première ministre Elisabeth Borne sur Twitter.

Elle a ajouté qu’elle était « totalement engagée pour que le texte soit définitivement adopté dans les prochains jours ».

Maintenant que le Sénat a adopté le projet de loi, il sera examiné par un comité mixte de législateurs des chambres basse et haute, probablement mercredi.

Si la commission s’accorde sur un texte, un vote final dans les deux chambres devrait avoir lieu jeudi, mais l’issue de celui-ci semble encore incertaine à la chambre basse, l’Assemblée nationale, où le parti de Macron a besoin des votes des alliés pour une majorité.

Si le gouvernement craint de ne pas avoir assez de voix à la chambre basse, il lui est toujours possible de faire passer le texte sans vote parlementaire, via une procédure dite 49:3.

Une journée supplémentaire de grèves et de manifestations à l’échelle nationale était prévue mercredi.

MOINS QUE PRÉVU AUX MARCHES DU SAMEDI

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 368 000 manifestants ont défilé samedi dans différentes villes. Les autorités s’attendaient à ce que jusqu’à 1 million de personnes participent.

Comme pour les manifestations précédentes, les événements de samedi ont été exempts de toute échauffourée majeure avec la police.

Mardi, 1,28 million de personnes sont descendues dans la rue, la plus forte participation depuis le début du mouvement de contestation, selon les chiffres du gouvernement.

Dans un communiqué commun, les syndicats français, conservant une rare unité depuis le lancement du mouvement de contestation fin janvier, ont appelé le gouvernement à organiser au plus vite une « consultation citoyenne ».

Les syndicats prévoient de maintenir la pression « et de continuer à prouver que la grande majorité de la population reste déterminée à dire non au projet de loi », ont-ils déclaré.

Les sondages d’opinion montrent qu’une majorité d’électeurs s’opposent au plan de Macron, tandis qu’une faible majorité soutient les actions de grève.

RÉDUCTION DE L’ALIMENTATION EN RAISON DES GRÈVES

« Beaucoup de choses peuvent encore se passer la semaine prochaine », a déclaré Marylise Léon, secrétaire générale adjointe du syndicat CFDT, le plus important du pays, à la radio Franceinfo. « Le texte sera-t-il voté à l’Assemblée nationale ? Il faut se mobiliser. C’est maintenant ou jamais. »

Un porte-parole de TotalEnergies a déclaré que les grèves se poursuivaient dans les raffineries et les dépôts français de la major pétrolière, tandis que l’opérateur ferroviaire public SNCF a déclaré que les services nationaux et régionaux resteraient fortement perturbés au cours du week-end.

A Paris, les ordures continuent de s’entasser dans les rues, les habitants constatant une présence croissante de rats, selon les médias locaux.

La production nationale d’électricité en France a été réduite de 7,1 gigawatts (GW), soit 14%, dans les centrales nucléaires, thermiques et hydroélectriques samedi en raison des grèves, a déclaré à Reuters un porte-parole du syndicat CGT.

La maintenance a également été bloquée sur six réacteurs nucléaires français, dont Penly 1, a déclaré le porte-parole.



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