Le suspect de la fusillade de Paris a une « haine pathologique des étrangers »

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L’homme de 69 ans « a toujours voulu tuer des migrants ou des étrangers », précise le parquet de Paris.

L’agresseur présumé qui aurait abattu trois Kurdes à Paris a reconnu une « haine des étrangers devenue pathologique », ont déclaré des responsables français.

Depuis un cambriolage à son domicile il y a six ans, l’homme de 69 ans avait « toujours voulu tuer des migrants ou des étrangers », a indiqué dimanche le parquet de Paris.

Il est parti vendredi matin dans le but de tuer des migrants ou des étrangers puis lui-même, ont ajouté les procureurs.

Il a tué trois personnes devant un centre culturel kurde et en a blessé trois autres, avant d’être désarmé et maîtrisé par l’une des victimes blessées.

Le suspect, qui serait un ancien conducteur de train, a été arrêté sur les lieux et transféré samedi en soins psychiatriques. Son nom n’a pas été diffusé.

S’il est libéré des soins psychiatriques, il risque d’être accusé de meurtre à caractère raciste, de tentative de meurtre et de violation d’armes.

Des manifestants affrontent la police lors d’une manifestation à Paris [File: Sarah Meyssonnier/Reuters]

La colère à Paris

La fusillade dans un quartier parisien animé a secoué et irrité la communauté kurde, suscitant des inquiétudes concernant les crimes de haine à un moment où les voix d’extrême droite ont pris de l’importance en France et dans toute l’Europe.

Le matin de la fusillade, le suspect a d’abord emmené son arme dans la banlieue parisienne de Saint-Denis – qui abrite une importante population de migrants – dans le but de tuer des étrangers, mais a changé d’avis, ont déclaré les procureurs.

Il a abandonné son projet car seules quelques personnes s’y trouvaient et s’est rendu dans un centre kurde près de la maison de ses parents dans le 10e arrondissement de la ville.

Il a ouvert le feu sur une femme et deux hommes, avant d’entrer dans un salon de coiffure tenu par des Kurdes de l’autre côté de la rue et de tirer sur trois hommes. L’un des hommes blessés dans le salon de coiffure a réussi à l’arrêter et à le retenir jusqu’à l’arrivée de la police, selon le communiqué du procureur.

Des membres de la communauté kurde se rassemblent sur la place de la République, à la suite d'une fusillade, à Paris, France le 24 décembre 2022
Des membres de la communauté kurde manifestent à Paris [File: Sarah Meyssonnier/Reuters]

De nombreux membres de la communauté kurde ont exprimé leur colère contre les services de sécurité français, affirmant qu’ils avaient fait trop peu pour empêcher la fusillade.

Le suspect, qui serait un passionné d’armes à feu avec des antécédents d’infractions liées aux armes et qui avait été libéré sous caution au début du mois, a déclaré aux enquêteurs qu’il ne connaissait pas ses victimes et a décrit tous les « étrangers non européens » comme ses ennemis.

Il a été arrêté avec son arme, quatre chargeurs avec un total de 14 cartouches et une boîte contenant 25 cartouches supplémentaires. Il voulait utiliser toutes les munitions et se suicider du dernier coup, a indiqué le parquet.

Samedi, des membres de la communauté kurde de France et des militants antiracistes se sont réunis dans une manifestation de deuil et de colère.

Alors que le rassemblement était en grande partie pacifique, les marcheurs tenant des portraits des victimes, certains jeunes ont lancé des objets et mis le feu à quelques voitures, et la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.

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