Le Tchad libère 139 détenus de la répression des manifestations en octobre


Cette décision intervient une semaine après que plus de 260 personnes ont été condamnées à des peines de prison allant de deux à trois ans.

Au moins 139 personnes ont été libérées au Tchad après avoir été arrêtées lors d’une répression sanglante des manifestations anti-gouvernementales en octobre qui a tué des dizaines de personnes.

« Ils sont libres de retourner dans leurs familles », aurait déclaré lundi Mahamat Allamine Al-Rachid, procureur adjoint près le tribunal de N’Djamena, faisant référence aux personnes libérées de Koro-Toro, une prison située à 600 kilomètres de la ville. Capitale. Au total, 59 d’entre eux auraient été acquittés et 80 autres auraient été condamnés à un à deux ans de prison avec sursis.

La libération intervient après qu’un tribunal a prononcé lundi des peines de prison de deux à trois ans à 262 personnes, une mesure jugée « illégale » par les avocats de la défense. Les accusés ont été accusés de participation à un rassemblement non autorisé, de destruction de biens, d’incendie criminel et de trouble à l’ordre public.

Le 20 octobre, les autorités tchadiennes ont déclaré qu’environ 50 personnes avaient été tuées – dont 10 membres des forces de sécurité – et plus de 300 avaient été arrêtées après que la police eut ouvert le feu sur des manifestants. À l’époque, des membres des partis d’opposition et des groupes de la société civile sont descendus dans la rue contre une décision de retarder davantage la transition du pays vers un régime civil.

Les groupes d’opposition affirment que le nombre réel était beaucoup plus élevé et affirment que des civils non armés ont fait l’objet de massacres.

Des affrontements ont éclaté dans la capitale tchadienne N’Djamena entre la police et des centaines de manifestants lors d’une manifestation interdite contre l’emprise du gouvernement militaire au pouvoir, a constaté un journaliste de l’AFP. [AFP]

Le Tchad a été plongé dans la tourmente politique en avril 2021 lorsque le président de l’époque, Idriss Deby, a été tué alors qu’il rendait visite aux troupes de première ligne combattant les forces rebelles menaçant son règne de 30 ans.

L’armée a placé son fils, le général Mahamat Deby, à la tête d’un conseil militaire de transition (TMC) avec la promesse d’élections après 18 mois, auxquelles il ne se présenterait pas. Le 20 octobre a marqué la fin de cette transition.

Dans le cadre de la transition, Deby, 38 ans, a annoncé un dialogue national inclusif avec les partis d’opposition et les groupes de la société civile pour définir le cadre constitutionnel d’un nouveau gouvernement. Le dialogue a finalement commencé le 20 août après de longs retards et le retrait d’acteurs clés qui accusaient le TMC de ne pas fournir suffisamment de garanties sur la non-éligibilité de ses membres et la durée de la transition.

À la fin du dialogue, le forum a annoncé la dissolution du TMC mais a déclaré que des élections auraient lieu dans deux ans, avec Deby installé comme président et autorisé à se présenter aux élections à la fin de la période de transition.



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