Accord commercial entre la Grande-Bretagne et l’Inde : les négociations se poursuivent
Les négociations sur un accord commercial majeur entre la Grande-Bretagne et l’Inde entrent dans leur prochaine phase, avec une heure qui tourne en arrière-plan. Les deux parties sont appelées à bouger sur les principaux points de blocage, ou risquent de perdre des milliards dans le commerce. Les négociateurs commerciaux se réunissent cette semaine à Delhi, alors que des élections cruciales en Inde se profilent en 2024.
Un choc des cultures est en partie au cœur de l’impasse. L’Inde se contente de conclure un accord intérimaire qui sert de base à des liens de plus en plus approfondis entre les deux économies. Mais le Royaume-Uni est réticent à forger un pacte qui semble à moitié terminé et qui ne respecte pas pleinement son secteur clé, les services.
Le rôle des services dans l’accord est un autre aspect crucial pour les deux parties. Le Royaume-Uni et l’Inde sont des « économies fondamentalement basées sur les services », a déclaré la personne citée en haut de cet article. Delhi a récemment ouvert la voie au secteur des services du Royaume-Uni pour faire des percées en Inde. Le gouvernement a introduit une nouvelle loi qui autoriserait les flux de données transfrontaliers. La semaine dernière, l’organisme de réglementation juridique du pays a rendu une décision «historique» autorisant les avocats et les cabinets d’avocats étrangers à exercer en Inde tant qu’ils s’enregistrent localement.
Les négociateurs doivent également faire face au fait que les deux parties ont des visions quelque peu différentes de ce que l’accord permettra d’accomplir. L’Inde « n’a pas eu une culture particulièrement forte de conclure des accords commerciaux approfondis », a déclaré la troisième personne, citant un accord superficiel avec la Suisse et un accord intérimaire avec l’Australie signé en 2021 qui est approfondi dans de nouvelles négociations commerciales cette année. Londres se méfie quelque peu d’un accord provisoire.
Pour obtenir un accord commercial avec l’Inde, le Royaume-Uni doit faire des « compromis importants » sur les visas et la mobilité des professionnels indiens, ainsi que sur l’accès au marché des services, selon des sources. Les négociateurs de Londres et de Delhi devront également négocier les tarifs, les règles d’origine et l’accès au marché des marchandises.
Obtenir un accord commercial avec l’Inde est important pour le Royaume-Uni. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak en a fait une priorité absolue pour son secrétaire aux affaires et au commerce, Kemi Badenoch. Le commerce entre les deux pays a bondi de 11 milliards de livres sterling au cours de l’année écoulée.
Si le Royaume-Uni veut un accord aussi approfondi qu’il semble le vouloir, alors il doit faire des compromis importants. Les négociateurs commerciaux deviendront très sensibles à la mobilité des travailleurs, alors que les entreprises des deux pays doivent être convaincues que le pacte ne leur fera pas de mal. Les négociateurs de Londres et de Delhi « entrent dans le vif du sujet », alors que les derniers chapitres sur les tarifs, les règles d’origine et l’accès au marché des marchandises n’ont pas encore été convenus.
Les politiques doivent faire des offres plus substantielles pour arriver à un accord commercial qui satisferait les deux parties, sinon ils risquent de perdre des milliards dans le commerce. Les progrès réalisés au cours des réunions sont positifs, mais il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à un véritable accord commercial. Les deux parties doivent être convaincues que le pacte n’aura pas d’effet négatif sur leurs économies respectives.
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