Le thriller vénézuélien « La mort n’a pas de maître », réalisé par Jorge Thielen Armand avec Paz Vega, participe au Tokyo Gap-Financing Market pour finaliser son budget de 1,2 million de dollars. L’histoire suit Carolina, qui retourne au Venezuela après 20 ans pour vendre la plantation familiale, confrontée à des travailleurs anciens de la terre dans une lutte de pouvoir. Le film, qui explore la corruption et la lutte des classes contemporaines, devrait commencer à être tourné en 2025.
« La mort n’a pas de maître » est un thriller vénézuélien réalisé par Jorge Thielen Armand, mettant en vedette Paz Vega. Ce projet participe au Tokyo Gap-Financing Market du TIFFCOM, où les producteurs cherchent à sécuriser les 30 % restants du budget de 1,2 million de dollars.
Avec une précédente participation au Gap-Financing Market du Venice Production Bridge, le film a récemment changé son lieu de tournage pour la Colombie. L’intrigue suit Carolina, interprétée par Vega, qui revient au Venezuela après vingt ans pour vendre la plantation de cacao familiale. Elle se retrouve face à anciens travailleurs ayant occupé la terre, menant à une lutte de pouvoir dangereuse qui la force à confronter un traumatisme lié à un enlèvement ainsi que ses propres tendances violentes.
Il s’agit du troisième long métrage d’Armand, après les œuvres acclamées « La Soledad » et « La Fortaleza ». Le réalisateur explique : « Mes films sont des véhicules pour explorer une identité brisée – celle des Vénézuéliens d’aujourd’hui. Je suis à l’étranger depuis plus de dix ans, mais la violence qui frappe le Venezuela me hante chaque jour. Ce film aborde des thèmes que j’ai déjà explorés, mais du point de vue d’une femme exilée depuis deux décennies, remplie de sentiments contradictoires de perte, de colère et de désir de retrouver un foyer. »
Armand souhaite mettre en lumière l’impact de la corruption et des luttes de classes dans le Venezuela actuel. Il déclare : « À travers la métaphore d’une lutte pour un foyer, je veux que nous réfléchissions à la manière dont un système juridique corrompu engendre un cycle de violence. Quel avenir pour une génération ayant grandi dans un tel climat où la violence est omniprésente ? Mon film ne prétend pas fournir des réponses, mais il soulève ces questions cruciales. »
Stefano Centini, producteur chez Volos Films Italia, a été séduit par l’approche unique d’Armand concernant les thèmes sud-américains. Il commente : « Les réalisations précédentes de Jorge témoignent de son talent à traiter des sujets complexes comme l’identité et la politique à travers le prisme de la vie quotidienne. Son expérience dans divers pays, y compris l’Italie, enrichit sa narration et lui permet de toucher un public international. »
La production du film est prévue pour la mi-2025, avec l’ambition de présenter le projet en 2026. À Tokyo, les producteurs cherchent non seulement à combler le déficit de financement, mais aussi à explorer des opportunités de distribution. Centini voit un fort potentiel avec le récent traité de coproduction entre le Japon et l’Italie, se remémorant ses expériences positives avec « The Settlers », où Taïwan a joué un rôle clé en apportant du financement et des talents créatifs. À noter, Centini dirige également la société Volos Films, basée à Taïwan.
« Nous espérons qu’une fois encore, l’Asie deviendra un partenaire inattendu dans cette aventure », conclut Centini. Actuellement, Armand travaille sur deux autres longs métrages, l’un en anglais tourné au Canada et une coproduction Italie-Venezuela avec Centini, tout en finalisant un court métrage intitulé « Pasta Negra », prévu pour l’année prochaine.